C’est un incontournable de la salle de bains. Mais le coton-tige n’est pas toujours utilisé à bon escient. Aux Etats-Unis, il provoque l’arrivée aux urgences de 12 000 enfants par an. Au total, 260 000 personnes auraient été victimes d’un accident de coton-tige dans le pays entre 1990 et 2010. Cette estimation est détaillée dans le Journal of Pediatrics.
C’est bien la mauvaise utilisation du coton-tige qui provoque ces visites hospitalières. Dans un tiers des cas, les urgentistes ont déniché un corps étranger dans le conduit auditif du patient. Une fois sur quatre, une perforation du tympan a été diagnostiquée.
Les ORL sont pourtant clairs sur le sujet. Le coton-tige doit être utilisé avec parcimonie et prudence. Utilisé de manière trop rude, il peut blesser la peau ou le tympan – quitte à le rompre. Une irritation régulière est aussi facteur de risque d’eczéma. Par ailleurs, l’outil a tendance à repousser le cérumen au fond du conduit, ce qui favorise la formation de bouchons.
Une substance utile
Alors comment utiliser un coton-tige de manière adéquate ? Pour commencer, son recours doit être épisodique. Toutes les semaines : voilà la durée recommandée par les ORL. En deçà de cette limite, l’évacuation du cérumen comporte plus de risques que de bénéfices.
Les spécialistes de l’oreille recommandent de tenir les cotons-tiges à bonne distance des bébés, dont les oreilles sont plus fragiles. Les plus vieux, eux, seraient bien inspirés de suivre la procédure appropriée. Elle consiste à ne nettoyer que la partie extérieure – celle qui est visible des autres personnes. L’outil n’a, par contre, rien à faire dans le conduit auditif où le cérumen est à sa place.
Cette substance jaunâtre et cireuse a, en effet, une utilité concrète. Elle est chargée de la protection, du nettoyage et de la lubrification du conduit auditif. Une fois cette tâche accomplie, le cérumen regagne l’extérieur de l’oreille. C’est à ce moment qu’il peut être retiré.
Les cotons-tiges en plastique interdits en 2020
Il faudra oublier les cotons-tiges en plastique; à compter du 1er janvier 2020, ils n’auront plus droit de cité. Dans le cadre de la loi Biodiversité, ces bâtonnets se voient interdits. Car ils ne sont pas seulement dangereux pour nos oreilles. Ils menacent aussi l’environnement. En effet, les cotons-tiges sont trop souvent jetés dans la cuvette des toilettes et rejoignent les déchets aquatiques. Résultat : ils polluent les eaux sans se dégrader.
Les fabricants seront désormais priés d’utiliser du papier biodégradable et compostable. Un passage nécessaire ; en 2015, 16 266 de cotons-tiges ont été retrouvés dans les rivières et les littoraux européens. « Mis bout à bout, cela équivaut à trois Tour Eiffel et demie », illustre dans Le Parisien Antidia Citores, porte-parole de l’association Surfrider Foundation Europe