Lorsqu’on entend « exosquelette », on pense plutôt à des sortes d’armures pour soldats. Mais le champ des possibles est étendu pour ce type de dispositifs. Des chercheurs de la Scuola Sant’Anna (Italie) et de l’École polytechnique de Lausanne (Suisse) ont conçu un prototype destiné aux personnes âgées souffrant de pertes d’équilibre.
Les premiers tests ont été effectués sur huit personnes valides, avec une moyenne d’âge de 69 ans, et deux patients amputés, à chaque fois sur tapis roulant. Ils montrent des résultats prometteurs, que les scientifiques ont publiés ce jeudi dans la revue Scientific Reports. Les chercheurs sont notamment satisfaits de la facilité de personnalisation de l’appareil.
« Ce travail ouvre la voie à une nouvelle génération d'exosquelettes qui sera réellement efficace dans la vie courante grâce à leur capacité à augmenter le mouvement des utilisateurs et à rendre leur mobilité plus stable et sûre », explique Nicola Vitiello, professeur à la Scuola Sant’Anna.
Une trajectoire différente
Le plus souvent, les exosquelettes en développement sont conçus pour accompagner un mouvement et le renforcer. C’est le cas chez les militaires, qui souhaitent améliorer les capacités physiques des soldats, mais aussi avec les dispositifs conçus pour aider les personnes souffrant de déficience motrice à se tenir debout, ou à marcher.
Ici, l’exosquelette a été imaginé, à l’inverse, pour repérer les erreurs inattendues de trajectoire ou de stabilité, lors d’une glissade par exemple, et les corriger en remettant les jambes de ses porteurs dans le droit chemin.
Miniaturisation
Il se compose d’une sorte de harnais fixé au niveau de la taille et attaché aux épaules, duquel émergent des jambières articulées. En cas de mouvement anormal, l’ordinateur central détecte une anomalie, et les moteurs se mettent en marche pour corriger directement la posture.
(Crédits : École polytechnique fédérale de Lausanne)
Pour l’instant, le prototype est peu ergonomique, notamment par son encombrement et son poids, autour de 5 kg. Maintenant que la preuve de concept a été confirmée par leur étude, les chercheurs vont se pencher sur l’amélioration de ce désagrément. « La prochaine étape consistera à rendre l’exosquelette plus discret et portatif sur le monde extérieur, et à le tester dans la vie réelle », annoncent les scientifiques de l’École polytechnique de Lausanne.