11 cas suspects et 3 décès. Le bilan temporaire de l’épidémie d’Ebola s’alourdit en République Démocratique du Congo (RDC). Au nord du pays, une flambée s’est déclarée vers la fin du mois d’avril. Des équipes y ont été envoyées pour mener l’enquête. Le premier patient a été identifié.
Le 22 avril, un homme de 45 ans est conduit à l’hôpital en taxi. Il décède avant son arrivée. Le conducteur du véhicule tombe lui aussi malade dans les jours suivants. Une troisième personne, qui a pris en charge le premier patient, a été contaminée. La rapidité de la transmission n’est pas sans évoquer le virus Ebola, connu pour son extrême virulence.
Une zone isolée
De fait, le virus a été retrouvé dans un échantillon sanguin. Les 11 personnes contaminées se sont pliées à des examens, afin de confirmer si Ebola est à l’origine de cette flambée. Les autorités sanitaires ont également identifié 25 personnes contact, qui ont été placées sous étroite surveillance.
Dès les premiers signalements, le gouvernement congolais a organisé la riposte destinée à stopper la propagation du virus. Mais la zone de santé touchée est très isolée, à la fois sur le plan des transports et des communications. Cela a en partie retardé la détection de l’épidémie.
Le 10 mai, le ministère de la Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé ont envoyé des équipes d’experts dans la province du Bas-Uele. Leurs observations ont abouti à l’activation du comité national contre les fièvres hémorragiques et au renforcement de la surveillance. « J'ai l'espoir que nous allons contrôler très rapidement cette épidémie », a déclaré à la presse Matshidiso Moeti, Directeur régional de l’OMS en charge du bureau africain.
La vaccination envisagée
L’OMS s’est engagée à fournir une assistance technique aux autorités congolaises. Une campagne de vaccination pourrait être lancée. Elle s’appuierait sur la même stratégie qu’en Afrique de l’Ouest : l’immunisation des cercles de personnes entrées en contact avec les malades. C’est ce qu’on appelle la vaccination en ceinture.
L’ampleur de l’épidémie n’a pas encore été évaluée par l’OMS. Mais l’Organisation appelle la population à faire preuve de prudence. « J’encourage la population à travailler de pair avec les autorités sanitaires, et à prendre toutes les mesures de prévention nécessaires », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti.
Pour le moment, aucune restriction des mouvements de personnes et de biens n’est recommandée. Elle pourrait s’appliquer si l’épidémie se répand à d’autres régions du pays.