L’arthrose ne serait pas une fatalité. Pratiquer une activité physique régulière et manger sainement permettrait de prévenir son apparition, assurent des chercheurs de l'université de Surrey (Grande-Bretagne) dans Nature Reviews Rheumatology.
Cette maladie des articulations est une « vraie » pathologie. Bien que l’âge soit un facteur de risque important, le surpoids ou encore certains traumatismes liés au travail ou au sport peuvent favoriser sa survenue. Des seniors comme des quadragénaires peuvent donc être affectés par cette maladie qui s’attaque au cartilage des genoux, des hanches ou de la colonne vertébrale. En France, quelque 10 millions de personnes en seraient atteintes.
Mais si l’arthrose est une maladie et pas seulement une conséquence du vieillissement, alors elle peut être évitée. Et pour cela, l’hygiène de vie jouerait un rôle-clé. Les chercheurs britanniques ont, en effet, identifié un lien entre le métabolisme et l’arthrose. Lorsque le métabolisme, soit l’ensemble des réactions chimiques dans le corps, est bouleversé par un mauvais régime alimentaire ou la sédentarité, l’ADN des cellules du cartilage serait modifié.
Un stress toxique
Ces mutations induiraient un stress important sur ces cellules. Cette perturbation obligerait les cellules à trouver un nouveau moyen de production d’énergie, décrivent les auteurs. Elles se mettraient alors à produire en excès du sucre. Or, lorsque cette substance n’est pas utilisée par le corps, elle est transformée en acide lactique. Présent en trop grande quantité, celui-ci favoriserait l’inflammation des articulations, et ainsi l’apparition d’arthrose.
En identifiant ce dysfonctionnement, les chercheurs estiment qu’il est possible de contrôler, voire de ralentir la progression de la maladie par de simples mesures d’hygiène. « Il est très important de ne pas sous-estimer l’importance d’un régime alimentaire sain et du mode de vie, car il n’a pas uniquement un impact sur le bien-être général, il peut aussi altérer le fonctionnement des cellules, tissus et organes et causer de graves maladies », a commenté le Pr Ali Mobasheri, responsable des travaux.
Une conclusion corroborée par de précédents travaux. Présentée en 2015, une étude réalisée auprès de patients obèses et en surpoids a montré que perdre 10 % de son poids initial permettait de ralentir la destruction du cartilage. Les auteurs avaient alors rappelé que la perte de poids associée à l’exercice physique faisaient partie des premières interventions contre la maladie.