Un deuxième cas d’Ebola a été confirmé en République démocratique du Congo (RDC) par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 14 mai au soir. C’est la huitième fois depuis 1976 que ce pays d’Afrique centrale fait face à une épidémie d’Ebola.
Depuis le 22 avril, les autorités congolaises ont déjà recensé 17 cas suspects, dont 3 décès. Tous ont été signalés dans la province Bas-Uélé, située à 1 400 km au nord-est de la capitale Kinshasa dans une zone frontalière de la République centrafricaine.
Une centaine de personnes à retrouver
Pour les autorités, cette nouvelle épidémie pose un défi technique. Isolée et difficile d’accès, la province du Bas-Uélé possède des réseaux de transports et de communication limités. Les informations arrivent donc au compte-gouttes dans la capitale. « Actuellement, il faut environ 2-3 jours pour atteindre l'épicentre depuis Kinshasa », soulignent les Nations-Unies. Pour s’y rendre, les équipes médicales et ONG sont obligées d’emprunter des pirogues et des deux-roues.
Autant d’obstacles qui compliquent les investigations et le suivi des personnes ayant été en contact avec les malades. Le premier cas, un homme de 45 ans, aurait été en contact avec un chauffeur de taxi qui l’a transporté jusqu’à l’hôpital et un soignant. Tous les 3 sont décédés.
A l’heure actuelle, les experts tentent de retrouver la trace de 125 personnes et de comprendre comment le 1er cas a été infecté. Jusqu’à maintenant, les flambées en RDC ont toujours débuté par la consommation de viande de singe infectée.
Des vaccins prêts à être envoyés
L’ampleur de l’épidémie est toujours inconnue, mais l’OMS et les ONG se préparent déjà. L’agence onusienne a déployé sur le terrain des experts pour soutenir les autorités du pays. De son côté, Médecins Sans Frontières s’apprête à envoyer des équipes, des médicaments ainsi que du matériel. L’acheminement devrait être réalisé par les hélicoptères de la Mission des Nations unies au Congo et le Programme alimentaire mondial.
L'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), coalition mondiale rassemblant des gouvernements, les Nations unies et des industriels, ont également annoncé que 300 000 doses de vaccins fabriquées par Merck seront disponibles en cas de grave épidémie. Ce vaccin testé en Guinée apporterait une protection efficace à plus de 80 % contre Ebola.
Tous craignent de revivre la flambée épidémique qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014. En plus de 2 ans, 11 300 personnes étaient décédées en Guinée, Libéria et Sierra Leone.