Surprise ! Pressentis pour remplir la fonction de ministre de la Santé du nouveau gouvernement, Olivier Véran et Arnaud Robinet ne seront finalement pas de la partie. C’est Agnès Buzyn qui a été nommée à la tête du « ministère des Solidarités et de la Santé », tel qu’a choisi de l’intituler le nouveau dirigeant de ce gouvernement, Edouard Philippe. Une appellation sur-mesure pour une professionnelle de santé réputée pour son humanisme et sa dévotion auprès des patients.
Agnès Buzyn, 53 ans, occupait jusqu’à ce jour la tête du Collège de la Haute Autorité de Santé (HAS), autorité sanitaire chargée d’évaluer les pratiques médicales et les médicaments en France. Avant cela, elle dirige l’INCa (Institut National du Cancer) depuis mai 2011. Elle a notamment mis en œuvre le 3e Plan cancer 2014-2019 axé sur la lutte contre les pertes de chance face à la maladie et œuvrait pour rendre accessibles au plus grand nombre les nouvelles thérapies contre le cancer.
Clinicienne, chercheuse et meneuse
Ancienne interne des Hôpitaux de Paris, Agnès Buzyn a réalisé la majeure partie de son parcours de clinicienne hématologue à l’hôpital Necker, où elle a dirigé l’Unité de soins intensifs d’hématologie adulte et de greffe de moelle de 1992 à 2011. Elle a été nommée Professeur d’Université en 2004 et a enseigné à l’Université Paris-Descartes l’hématologie et l’immunologie des tumeurs et de la transplantation, ainsi qu’à Pierre-et-Marie Curie (Paris VI).
Au sein des agences de l’Etat, elle a exercé les fonctions de présidente du conseil d’administration de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) de 2008 à 2013, et a été membre du Comité à l’énergie atomique, de 2009 à 2015.
Ses nombreux travaux dans les domaines de la greffe de moelle, de la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et de la leucémie myéloïde chronique (LMC) ont donné lieu à plus de 150 publications originales dans des revues scientifiques internationales.
A l’INCa, Agnès Buzyn s’est illustrée dans ses combats contre le tabagisme, pour le « droit à l’oubli » des patients, contre l’assouplissement de la loi Evin. A la HAS, elle a permis aux patients d’intégrer les instances sanitaires en les ouvrant aux associations de patients. Elle axe sa priorité sur la prévention des maladies et les soins primaires.