L’Organisation mondiale de la Santé publie depuis 2005 ses statistiques sanitaires mondiales, baromètre de l’état de santé de la population de 194 pays. L'OMS délivre ainsi un instantané sur les progrès et les menaces en matière de santé. Ce vendredi, les chiffres pour 2015 ont été révélés par l’organisation onusienne.
En un an, 56 millions de personnes sont décédées à travers le monde. Parmi ces morts, la cause est enregistrée pour presque la moitié, soit 27 millions. En 2005, ce n’était le cas que pour un tiers. Des pays émergents, comme la Chine, la Turquie et l’Iran, partagent désormais des statistiques détaillées.
Des progrès sur les maladies infectieuses
Ces chiffres permettent à l’OMS de dresser des bilans et de fixer des objectifs de santé publique. « Si les pays ne savent pas pourquoi les gens tombent malades et de quoi ils meurent, il est alors beaucoup plus difficile de déterminer ce qu’il faut faire », explique le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directeur général à l’OMS pour le Groupe Systèmes de santé et innovation.
« L’OMS collabore avec les pays pour renforcer les systèmes d’information sanitaire et leur permettre de mieux suivre les progrès vers les objectifs de développement durable. »
Le rapport a notamment permis de montrer que parmi les mesures et les engagements pris, dix points se sont améliorés depuis 2000. La prise en charge et le traitement des infections à VIH (un tiers de patients séropositifs en moins) et la réduction des cas de paludisme grâce aux moustiquaires font partie des réussites les plus spectaculaires : 60 % des personnes habitant en zones à risque ont accès à des moustiquaires imprégnées.
L’accès aux soins prénatals a également progressé, diminuant les risques de fausse couche, et de décès maternels et infantiles. Ces derniers ont baissé de 44 %.
Peut mieux faire
Les progrès n’empêchent pas de poursuivre l’effort. D’ici 2030, l’OMS espère ainsi faire baisser le taux de 216 morts maternelles pour 100 000 naissances de 2015 à moins de 70. La baisse annuelle enregistrée depuis 1990 devra être triplée.
Le VIH a encore contaminé 2,1 millions de personnes en 2015. C’est 35 % de moins qu’en l’an 2000, mais pour éradiquer la maladie, elle veut atteindre la règle 90-90-90 : 90 % des personnes séropositives connaissent leur statut, 90 % des personnes connaissant leur statut sont traitées par antirétroviraux, et 90 % des personnes traitées ont une charge virale indétectable.
Maladies chroniques et accidents
Outre les maladies infectieuses, l’organisation met désormais l’accent sur les maladies non transmissibles, notamment liées à la hausse mondiale de l'obésité. La probabilité de mourir du diabète, d’un cancer, ou d’une maladie cardiaque ou pulmonaire chronique s’élève en 2015 à 19 % chez les 30-70 ans. Si cela représente 17 % de baisse par rapport à 2000, le nombre total de décès continue d’augmenter.
Les accidents de la route sont, eux aussi, en hausse : depuis 2000, le nombre de décès a augmenté de 13 %, si bien qu’en 2015, 1,25 million de personnes sont mortes sur les routes du monde. C’est la principale cause de mortalité des 15-29 ans.