Plus de 28 100 espèces de plantes posséderaient des vertus médicinales, suggère le dernier rapport de l’Institution de recherche en botanique des Kew Gardens (Grande-Bretagne). « Il s’agit d’une estimation très prudente », relève le rapport, qui aura nécessité la mobilisation d'une centaine de chercheurs du monde entier. Les experts auraient répertorié 1 730 espèces supplémentaires par rapport à l’an dernier.
Des plantes sous-utilisées
Les experts ont découvert de nouvelles variétés de plantes précieuses pour leur usage médical. Dans le sud-est de l’Asie, en Amérique centrale et du Sud, 9 nouvelles espèces de lianes ont été découvertes. Elles présenteraient un intérêt dans le traitement de la maladie de Parkinson. Des centaines d'autres plantes présenteraient également un intérêt dans la prévention et le traitement des démences, ainsi que du diabète.
Mais malgré ce potentiel, le rapport des Kew Gardens interroge de façon cruciale « pourquoi moins de 16 %, soit 4 478 plantes, des espèces utilisées dans des remèdes de plantes sont citées dans des publications médicales ».
1 200 plantes contre le palu
L’artémisinine et la quinine sont des éléments fondamentaux de l’arsenal thérapeutique contre le paludisme. Mais il existerait plus de 1 200 plantes capables de lutter contre cette maladie parasitaire. « Des recherches menées au Cameroun et en Guinée montrent respectivement que 217 et 113 espèces différentes possèdent des propriétés antipaludiques », indique le rapport.
« Alors que la résistance aux traitements se développe, explorer et exploiter ces ressources sous-utilisées est une priorité pour la science. Le succès dépendra à la fois du niveau d’équipements des laboratoires situés dans les zones endémiques et de la mise en place de réseaux de recherche multidisciplinaires », commentent les auteurs.
Autre priorité : faire le ménage dans les différents noms donnés à une même plante, car cela engendre « des risques et confusions ». « Parmi ces plus de 28 000 espèces de plantes à usage médicinal potentiel, plusieurs ont apporté à la médecine moderne de sérieuses avancées et cependant, peu d’entre elles sont listées officiellement en raison d’identifications ou dénominations ambiguës », a déclaré le Dr Gurib-Fakim, présidente de la République de Maurice qui interviendra au symposium consacré à ce rapport organisé le 26 mai prochain.
Aliments du futur
Grâce à ces nouvelles données, les chercheurs ont aussi pu identifier les plantes capables de survivre au réchauffement climatique, ou d'autres menacées par les maladies ou les insectes. Parmi les nouvelles plantes découvertes, certaines pourraient être cultivées dans le futur.
Dans ce répertoire figurent notamment 5 nouvelles espèces de manioc découvertes au Brésil. Elles pourraient permettre de diversifier la production et les lieux de culture, notamment dans des zones du globe plus arides. Sept nouvelles espèces de rooïbos, aussi surnommé « thé rouge », ont également été identifiées en Afrique du Sud.