Responsables, les Français. Solidaires, même. Pour permettre à la collectivité de continuer à s’offrir des thérapies innovantes, ces médicaments au prix souvent exorbitant, les assurés de l’Hexagone seraient prêts à consentir d’importants efforts, à en juger les résultats d’un sondage mené par Ipsos pour le CESE (Conseil économique, social et environnemental) et relayé par le Parisien.
L’enquête révèle que les Français sont parfaitement conscients des enjeux qui se trament en matière d’accès aux soins. En effet, les coûts liés à la prise en charge des médicament onéreux menacent l’équilibre et la postérité de notre système de santé – pour le Sovaldi, traitement contre l’hépatite C à 42 000 euros la cure de trois mois, les dépenses de l’Assurance Maladie se sont établies à 700 millions d’euros en 2015.
"Plafonnement autoritaire des prix"
Fort heureusement, les législateurs ont pu forcer le laboratoire à baisser son prix (à 30 000 euros désormais) et les Français n’en attendent pas moins. Selon le sondage, plus des trois quarts des sondés (77 %) sont favorables à un « plafonnement autoritaire des prix », précise le Parisien.
Mais ces efforts ne sont pas à sens unique. Ainsi, la majorité des personnes interrogées (61 %) accepteraient que certains médicaments classiques soient déremboursés, comme le paracétamol, pour permettre de mieux prendre en charge les médicaments innovants, qui sont également très efficaces. Les personnes âgées, plus consommatrices de soins, y sont moins favorables (41 % d’opposition chez les plus de 65 ans).
Globalement, 38% sont Français sont favorables à une baisse des remboursements pour préserver l’équilibre de la Sécurité sociale. Cette proportion est toutefois moins élevée parmi les personnes âgées, qui consomment plus de soins et risquent de voir leur reste à charge augmenter.
Altruisme
Autre surprise révélée par ce sondage : 39 % des interrogés sont prêts à ce que les impôts ou les cotisations augmentent afin de préserver la couverture sociale en France. Cette proportion s’établit à 54% chez les moins de 35 ans mais à 28 % chez les les seniors. « A noter que 23 % du panel ne se prononce pas », précise le Parisien.
En ces périodes de crise, on aurait pu penser les Français crispés et égoïstes. Erreur ! Ils s’illustrent ici par leur sens de l’altruisme et de la solidarité. Ainsi, une écrasante majorité se dit d’accord pour être moins bien prise en charge au profit des personnes âgées (74 %) ou des personnes les plus malades (85 %).
Alors que la question du prix et de la prise en charge des médicaments se fait de plus en plus pressante, ces éléments d’opinion pourraient inspirer le nouveau gouvernement.