En janvier dernier, les gynécologues avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. En pleine tourmente sur les pilules de nouvelles générations, le Syngof, le syndicat de cette spécialité, avait pointé du doigt les patchs contraceptifs. Les médecins affirmaient que « ces derniers pouvaient présenter les mêmes risques que les pilules de 3e et 4e générations ».
L’Agence nationale du médicament (Ansm) vient de leur donner en partie raison en publiant un point d’information sur l’un de ces patchs, Evra. L’analyse d’une publication récente par l’Agence européenne du médicament confirme un risque de thrombose veineuse jusqu’à deux fois plus élevé avec ce patch qu’avec une pilule de 2e génération contenant du lévonorgestrol. Ces événements restent rares avec une fréquence comprise entre 1 pour 1000 et 1 pour 10 000.
Compte tenu de « l’absence d’études comparatives montrant un bénéfice supplémentaire pour le patch contraceptif », l’Ansm recommande aux médecins la prescription en première intention de contraceptifs oraux combinés (COC)
de 1e ou 2e génération contenant du lévonorgestrol.
Cependant, ce sur-risque thromboembolique veineux « ne justifie pas, selon l’Ansm, un arrêt brutal d’Evra si le patch a été bien supporté chez une femme utilisatrice depuis une longue période ». Au moment du renouvellement, le prescripteur envisagera avec l’utilisatrice une autre méthode contraceptive.
Mis sur le marché en 2002, le patch Evra est un dispositif transdermique associant estrogène et progestatif r lqui s’adresse aux femmes de 18 à 45 ans. « Cette voie d’administration peut être préférée par certaines femmes, note l’Agence, par exemple celles qui ne souhaitent pas penser à prendre un comprimé tous les jours ». Mais en termes d’efficacité et de sécurité d’emploi, ajoute l’Ansm, « il n’existe pas de données montrant que la voie transdermique présente des avantages par rapport à un contraceptif par voie orale ».