L’épidémie de choléra continue à faire des victimes au Yémen. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recensé au moins 315 décès attribués à cette maladie infectieuse. Le choléra touche désormais 19 des 22 gouvernorats du pays.
En moins d’une semaine, le nombre de cas a quasiment doublé, passant de 11 500 mi-mai à plus de 29 000. Et cela devrait s’aggraver au cours des prochaines semaines. L’agence onusienne s’attend à au moins 250 000 victimes d’ici les 6 prochains mois.
Des hôpitaux à bout de souffle
Face à l’afflux important de malades, les hôpitaux fragilisés par les deux ans de guerre civile sont obligés de les installer dans les couloirs. Pour remédier à la situation, les équipes de l’OMS apportent des lits par dizaines ainsi que des milliers de bouteilles de solutés de réhydratation.
Today, WHO delivered 80 #cholera beds and 17,500 bottles of IV fluids to diarrhea treatment centres in Hudaydah and Ibb governorates. #Yemen pic.twitter.com/f9ErXXOd2U
— WHO Yemen (@WHOYemen) 20 mai 2017
Dans certains gouvernorats, les centres de traitements mis en place par les ONG comme Médecins Sans Frontières (MSF) sont les seuls lieux de soins. Mais ils peinent eux aussi à répondre aux besoins. « L’épidémie actuelle et sa progression rapide sont extrêmement préoccupantes, dans un contexte où les capacités médicales des acteurs locaux sont limitées, a expliqué Ghassan Abou Chaar, chef de mission MSF au Yémen. Le système de santé était déjà sous pression avant l’épidémie et ne parvenait pas à couvrir les besoins médicaux de la population. Outre le traitement des patients qui parviennent jusqu’aux structures médicales, il faut aussi s’attaquer aux sources de contamination, à travers des actions d’assainissement, de traitement des points d’eau et des activités de prévention ».
Des actions qui ont justement été renforcées ce week-end. Dans les régions les plus touchées par le choléra, les équipes de l’OMS déversent dans des puits et des sources d’eau des produits de désinfection chimique à base de chlore. Ces derniers éliminent la plupart des bactéries et virus.
Ces mesures temporaires devraient permettre d’enrayer la transmission du bacille du choléra présent dans l’eau ou les aliments souillés par des matières fécales.
WHO-supported rapid response teams continue to chlorinate wells and water sources in the most #cholera-affected areas in #Yemen. pic.twitter.com/f5zJRLBfbB
— WHO Yemen (@WHOYemen) 19 mai 2017
Selon l’OMS, au moins 7,6 millions de Yéménites sont exposés à un très haut risque de choléra. Cette nouvelle épidémie serait la résurgence d’une précédente flambée déclarée en mars 2015. Plus de 27 000 personnes avaient alors été contaminées, dont 130 étaient mortes.