Elles sont près d’un demi-million à chuter chaque année en France. Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables aux séquelles des dégringolades. Si l’attention des professionnels se concentre sur les logements, les rues semblent constituer une zone grise. Ce que dénonce une équipe de l’université de New York (Etats-Unis). Dans le journal Archives of Gerontology and Geriatrics, elle rappelle que les facteurs de risque sont nombreux.
Chaussures, lunettes, obstacles…
La plupart du temps, la chute se solde par quelques écorchures. Mais parmi les 120 seniors new-yorkais interrogés par les chercheurs, 9 ont subi une blessure grave. Se retrouver cul par dessus tête survient généralement au cours d’une activité du quotidien, d’après les témoignages récoltés. Au cours d’un exercice physique ou d’une promenade avec son animal, par exemple.
Les incidents ne sont pas rares, puisque 71 % des seniors ont reconnu être tombés au cours de leur vie d’adulte. Le sentiment dominant, chez ces volontaires, est double : après avoir ressenti de l’embarras sous l'oeil des passants, ces maladroits ont eu peur de basculer à nouveau.
La majorité des personnes interrogées reconnaît une part de responsabilité dans la chute. Ils sont nombreux à affirmer qu’ils ont manqué de concentration ou marché trop vite. Mais ils n’hésitent pas non plus à blâmer leur environnement.
Parmi les causes de la glissade figurent notamment des objets – comme des branches ou des cailloux – mais aussi la qualité du trottoir – trop glissant ou inégal – ainsi que la présence d’escalier.
Adapter son comportement
En regardant dans le détail, les chercheurs ont identifié d’autres facteurs de risque. Les personnes qui tombent en extérieur sont plutôt des hommes, plus jeunes et plus actifs. Mais le port de chaussures inadaptées au terrain ou de lunettes à double foyer favorise les accidents. Dans ce dernier cas, les verres correcteurs perturbent la perception des distances.
« Malgré leur fréquence, les chutes en extérieur font l’objet de peu d’attentions sur le plan de la prévention et de l’éducation », déplore Tracy Chippendale, principal auteur de l’étude. Selon elle, les seniors devraient apprendre à prêter plus d’attention aux zones propices au plongeon, comme les parkings ou les aires de jeu.
A partir de ces résultats, l’équipe de chercheurs a développé une étude pilote destinée à prévenir les chutes dans les rues de New-York. Les chercheurs estiment en effet que la sensibilisation aux méthodes de prévention et à une marche plus prudente serait efficace. L’expérimentation est en cours.