Avaler un ballon pour mincir, cela peut sembler surprenant. C’est pourtant l’approche expérimentée par l’université Sapienza de Rome (Italie). Le dispositif a été implanté à plusieurs patients obèses avec succès. Les résultats de l’étude ont été présentés au Congrès européen sur l’obésité, qui se tenait à Porto (Portugal) du 17 au 20 mai.
Si ces résultats se confirment, le ballon gastrique pourrait représenter une réelle alternative à la chirurgie bariatrique. Son avantage, c’est qu’il n’est pas invasif. Il suffit d’avaler le dispositif, enfermé dans une capsule. Il se gonfle ensuite dans l’estomac et reste en place 4 mois avant de se dégonfler et d’être éliminé par les voies naturelles.
Un peu à la manière du bypass gastrique, le ballon réduit l’apport alimentaire en occupant une bonne part de l’estomac. Mais là où l’efficacité de la chirurgie est connue, ce n’est pas le cas pour le dispositif. L’université Sapienza a donc recruté 38 personnes obèses et leur a fait ingérer le ballon.
Un régime de plus en plus restreint
Première bonne nouvelle : le dispositif est avalé et évacué facilement. Les effets secondaires sont plutôt modérés, puisque les patients ne sont plaints que de nausées, vomissements et douleurs abdominales.
L’impact du ballon sur la perte de poids est également significatif. Sur les 4 mois de l’étude, les volontaires ont perdu en moyenne 15 kilogrammes. Une nuance apparaît toutefois : après 12 semaines de régime restrictif, l’amaigrissement ralentit.
A ce stade, les chercheurs ont donc mis en place un régime cétogène. A raison de 700 calories par jour, cette technique force le corps à puiser dans les réserves d’énergie.
Les résultats sont encourageants mais ils nécessitent des efforts conséquents de la part des patients souffrant d’obésité. En effet, le régime cétogène est particulièrement exigeant. Ce détail n’échappe pas au Pr Jason Halford, membre de l’Association européenne pour l’étude de l’obésité (EASO). « La technique est intéressante en elle-même, mais il faut un vrai travail sur le comportement alimentaire des personnes avant l’intervention », a-t-il souligné, interrogé par le Guardian.