La lutte contre le prix excessif des médicaments a coûté cher à la Ligue contre le cancer. Plus précisément à son antenne du Bas-Rhin. Chaque année, la course La Strasbourgeoise reverse une partie de ses bénéfices à l’association. Mais pas en 2017. Les organisateurs ont décidé de reporter les dons à un autre institut, selon les médias locaux et l’AFP.
Une campagne choc
C’est bien la campagne nationale de la Ligue qui est responsable de ce choix. En effet, le laboratoire Lilly est l’un des principaux financeurs de la course, via sa Fondation. Elle contribue à l’événement à hauteur de 40 000 euros, sur les 320 000 nécessaires chaque année, selon l’AFP.
Or, Lilly n’a pas vraiment apprécié l’affiche mise au point par l’association de lutte contre le cancer. Il faut dire que la critique est amère : l’illustration met en scène deux financiers qui font le point sur leurs portefeuilles. L’un se félicite d’avoir investi dans « le business » des médicaments innovants.
Face aux tensions, l’organisateur de La Strasbourgeoise a choisi de ménager son premier financeur. Les bénéfices de la course 2017 seront donc versés à l’Institut régional contre le cancer de Strasbourg (Bas-Rhin). Un choix lourd de conséquences pour la Ligue : en 2016, ces dons représentaient 67 000 euros.
"Un intermédiaire"
« Quelle honte pour cette course qui soit disant défend les malades du cancer mais refuse de reverser les fonds à la ligue contre le cancer », s’indigne un internaute sur Facebook. Un autre se dit « deux fois malade », du cancer et de la décision de reporter les dons.
Interrogé par le quotidien régional Dernières Nouvelles d’Alsace, Claude Schneider tente de calmer le feu des critiques. « La Ligue elle-même n’est qu’un intermédiaire dans le financement de la lutte contre le cancer », explique le président de l’association organisatrice. Une perception partielle, puisque la Ligue explique elle-même utiliser une partie des versements au bénéfice des patients.
Le laboratoire Lilly, de son côté, joue la modération : les liens avec la Ligue ne sont pas rompus, et la demande n’émane pas de la fondation. « Sur le fond, nous trouvons légitime ce débat sur le prix des médicaments, explique tout de même à l’AFP Véronique Delvolvé-Rosset, secrétaire générale de l’Institut Lilly. Mais c’est sur la forme qu’il y avait un problème. » Certains employés du laboratoire auraient été choqués par l'agressivité de la campagne.