C'est une disparition qui a ému toute l'Italie. Le 28 mai, un enfant de 7 ans est mort des suites d’une simple otite, traitée uniquement à l'homéopathie.
Ses parents, originaires d'Ancône, ne soignaient leur fils qu'avec de l'homéopathie depuis ses trois ans. D'ailleurs, ils ont affirmé à la presse italienne que ses précédentes otites avaient été traitées ainsi, sans aucune complication. Mais cette fois, la fièvre n'est pas passée et l'enfant s'est considérablement affaibli. Au bout de deux semaines, le garçon a finalement été transporté aux urgences mercredi lorsqu'il a perdu connaissance.
L’enfant est resté plusieurs jours dans le coma en raison des dégâts causés au cerveau par l'infection. Il a été déclaré en état de mort cérébrale samedi matin.
Les journaux italiens ont dénoncé cette disparition et à travers elle, la pratique de l'homéopathie. « Omeopazzia » (la folie de l'homéopathie) a ainsi titré le Corriere della Serra, le plus grand journal italien.
Reconnue en France
En France, la pratique de l'homéopathie est reconnue par l'Ordre des médecins depuis 1997. Et 56 % des Français utilisent des médicaments homéopathiques (contre 39 % en 2004), selon une enquête réalisée en 2012 par l’Ipsos et le laboratoire homéopathique Boiron. Parmi eux, 34 % ont déclaré y avoir recours de manière régulière.
Et pourtant la pratique fait polémique. Un rapport produit par un organisme étatique australien, le National Health and Medical Research Council (NHMRC), concluait en 2015 que l’homéopathie était inefficace. « Aucune preuve fiable » ne permet d'établir qu’elle est plus efficace qu’ « une pilule de sucre », écrivaient les chercheurs, qui assurent que les études sur le sujet sont toutes biaisées. Pire, selon eux : cette médecine pourrait se révéler dangereuse, « si les personnes qui choisissent l’homéopathie rejettent ou retardent les traitements qui ont, eux, prouvé leur sécurité et leur efficacité ». Une mise en garde qui apparaît tristement prophétique aujourd'hui.