Le poids des mots peut être la cause de bien des maux. Surtout lorsqu’ils véhiculent des moqueries sur notre apparence physique. Les personnes victimes de surpoids en savent quelque chose. La mode du fat shaming fait des dégâts.
Une étude publiée en janvier dernier soulignait que les discriminations à l’égard des obèses avaient un impact négatif pour leur santé physique et morale. « Les personnes discriminées se renferment sur elles-mêmes, consomment davantage de calories et cessent de pratiquer une activité physique. C'est un cercle vicieux... qui a des conséquences très concrètes sur leur santé », écrivait Rebecca Pearl, chercheuse à l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis) et auteur de l’étude publiée dans la revue Obesity.
Mais quand est-il chez les adolescents ? Quel impact ces moqueries peuvent-elles avoir sur des cerveaux en construction ? Pour le savoir, relate Top santé, des chercheurs de l’université du Connecticut (Etats-Unis) ont suivi pendant 15 ans 1 800 personnes âgées de 15 ans au départ.
Les résultats de ces travaux publiés dans Preventive Medicine sont éloquents. Les ados montrés du doigt durant leur jeunesse pour leur silhouette avaient deux fois de plus de risque d’être obèse à l’âge adulte. Le recours aux régimes ou aux grignotages, les fringales compulsives étaient beaucoup plus fréquents dans cette population, en particulier chez les femmes. « Avec une estime de soi moins importante que la moyenne », souligne la journaliste.
Des conclusions qui devraient inciter les auteurs de quolibets à freiner leur appétit de bêtise.