Depuis le 27 mai, les musulmans de France jeûnent tant que le soleil brille. Le Ramadan commence à une période difficile pour les croyants : outre la forte chaleur qui s’abat sur le pays, les journées s’allongent. Certains fidèles sont particulièrement vulnérables à ces conditions exigeantes. C’est le cas des personnes infectées par le VIH. « Ce jeûne peut entraîner une fragilisation de l’organisme », précise la plateforme Sida Info Service.
Les effets secondaires
Dans le cas du VIH, comme pour de nombreuses maladies chroniques, une consultation médicale est recommandée avant de démarrer le jeûne (voir encadré). Mais la particularité du virus rend la situation délicate pour les musulmans séropositifs. En effet, selon le schéma thérapeutique, les prises peuvent être espacées de 8 à 12 heures. Un espacement que ne permettent pas les horaires du Ramadan 2017.
Lorsque les médicaments doivent être pris trois fois par jour, pratiquer le jeûne est impossible, tranche Sida Info Service. D'autant que la majorité des traitements sont à prendre au cours d'un repas. Cela permet de réduire les effets secondaires. Il est donc recommandé de le décaler vers une période plus propice, où les nuits sont plus longues. Ce même conseil s’applique aux séropositifs dont le traitement s’étale sur deux prises.
Deux situations à haut risque
La seule population qui puisse suivre le Ramadan est celle qui ne prend ses médicaments qu’une fois par jour. Même dans cette situation, Sida Info Service invite les musulmans à consulter un médecin ou à contacter sa plateforme téléphonique (0 800 840 800). L’avis médical est essentiel dans le cadre d’une infection à VIH, car les traitements ne sont pas toujours compatibles avec un jeûne prolongé ou des repas rapprochés.
Le jeûne est totalement contre-indiqué dans deux situations : une immunité inférieure à 500 CD4 et la présence d’une maladie opportuniste. La privation prolongée favorise l’affaiblissement de l’organisme et la survenue de pathologies. Or, « le jeûne n’est pas une obligation quand il met en jeu le pronostic vital, rappelle Sida Info Service. En guise de substitution, les patients doivent offrir l’aumône aux personnes dans le besoin, soit l’équivalent d’un repas à 5 euros.
Difficile de concilier jeûne et maladies chroniques
En cas de maladie chronique, le Coran prévoit un régime d’exception. De fait, certaines pathologies sont profondément incompatibles avec un jeûne prolongé. C’est le cas de l’épilepsie, où l’hypoglycémie favorise les crises. Le problème se pose aussi avec les médicaments utilisés pour traiter les affections chroniques, qui peuvent se révéler dangereux. Chez les diabétiques, par exemple, le recours aux traitements qui font baisser le glucose sanguin est à haut risque en période de jeûne. Par ailleurs, le simple fait de ne pas manger pendant une longue période est en soi un facteur de risque, qui peut affaiblir le patient.