Les canetons et les oisons retrouvent le chemin des élevages. Le ministère de l’Agriculture a autorisé la mise en place de nouveaux palmipèdes à compter du 29 mai dans les régions du Sud-Ouest touchées par l’épidémie de grippe aviaire.
Cette nouvelle introduction signe la fin du vide sanitaire de 6 semaines mis en œuvre depuis le 17 avril, dans les élevages de 1 134 communes, essentiellement dans les Landes et le Gers. Cette mesure visant à juguler la progression du virus influenza aviaire H5N8 a été complétée par l’abattage préventif de plus de 4 millions d’animaux.
Depuis le début de l’épizootie, ce virus introduit par des oiseaux migratoires venus d’Asie a été détecté dans 485 foyers. Un coup dur pour la filière foie gras qui avait été confrontée l’an passé à une première épidémie de grippe aviaire.
De nouvelles normes de biosécurité
Deux crises successives qui ont poussé la filière à revoir son système de production. La fin du vide sanitaire est en effet conditionnée à l’application de nouvelles normes de biosécurité. Les exploitations devront se munir de sas sanitaires et les camions de transport devront être régulièrement désinfectés.
Le pacte de lutte contre l’influenza aviaire signé par tous les intervenants du secteur prévoit également le confinement des animaux entre le 15 novembre et le 15 janvier, période de migration pour les oiseaux sauvages, afin d’éviter toute contamination. Cette nouvelle mesure ne concernera que les élevages de plus de 3 200 volailles. Autre nouveauté : la production pourrait se concentrer sur une seule période.
Crainte des petits exploitants
Des mesures qui ne font pas l’unanimité chez les éleveurs, notamment chez les plus petits qui travaillent en circuit court. Ces derniers ont notamment dénoncé la fin de la production en plein air dans une pétition qui a rassemblé plus de 30 000 signatures. « Il en va de la qualité de nos produits sous Label rouge et de la survie de nos exploitations agricoles », avait déclaré Serge Mora, agriculteur à Mugron et président de la Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux.
Reste que tous les éleveurs ont hâte de reprendre le travail. Les nouveaux palmipèdes arrivent progressivement. Les élevages touchés les premiers seront les premiers à relancer leur production. Cette phase d’introduction devrait se terminer en juillet, et les premiers canards gras seront prêts fin août ou début septembre.
Mais faute d’un nombre suffisant de canetons et d’oisons pour repeupler les élevages, la production de foie gras devrait être insuffisante pour les fêtes de fin d’année.