Une citation sur les côtes, un petit symbole derrière l’oreille ou un phénix dans le dos, aujourd’hui, plus d’un Français sur dix a déjà poussé la porte d’un salon de tatouage. Une pratique de plus en plus répandue, notamment auprès des jeunes, qui n’est pourtant pas sans risque.
Dans 6 % des cas, une inflammation, une infection ou une allergie liées aux produits utilisés ou à de mauvaises conditions d’hygiène peuvent survenir. Parfois, la sévérité des complications oblige les tatoués à se défaire de leur tatouage.
Alors face à cet engouement pour les tatouages et le besoin croissant d’informations des tatoués, mais aussi des médecins, l’hôpital Bichat-Claude-Bernard (Paris) a ouvert la première consultation dédiée à la prise en charge des complications post-tatouage en France.
Accroître la recherche sur le tatouage
Placée sous la responsabilité du Dr Nicolas Kluger, dermatologue tatoué, cette consultation accueillera une fois par mois des patients. « Elle permettra de réaliser un diagnostic et d’apporter la réponse thérapeutique la plus adaptée aux patients », explique l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Le dermatologue pourra, par exemple, réaliser des biopsies afin d’étudier les conséquences de la présence de pigments dans la peau. S’il est maintenant bien établi que les encres rouge, rose ou violette déclenchent davantage de réactions allergiques que les autres, il reste encore beaucoup à découvrir.
« L’ouverture de cette consultation permettra de mener des travaux de recherche sur cette problématique aujourd’hui peu explorée, a souligné le Dr Kluger. Ces travaux permettront de limiter, voire prévenir, le risque de développement des complications liées aux tatouages, mais également d’apporter les meilleures solutions thérapeutiques pour les traiter ».
Regarder l'émission "Tatouage, détatouage : ce qu'il faut savoir avant de se décider"
avec le Dr Catherine de Goursac, médecin esthétique à Paris.
Prendre conseil
Cette consultation spécialisée ne sera pas seulement vouée aux courageux qui ont réussi à supporter la douleur des aiguilles qui transpercent la peau. Ceux qui hésitent ou qui s’apprêtent à sauter le pas peuvent eux aussi prendre rendez-vous pour être conseillés.
Pour les patients souffrant de maladies dermatologiques comme un psoriasis, un lupus ou un vitiligo, cette consultation pré-tatouage peut s’avérer très utile.
Les bons gestes après le tatouage
Bien qu’un tatoueur digne de ce nom utilise du matériel stérile et des aiguilles à usage unique, le risque infectieux ne peut pas être totalement écarté. Malgré toutes ces précautions prises par le tatoueur, c’est au client de veiller à son hygiène.
Il faut toujours avoir en tête qu’un tatouage est une plaie. Les jours suivants, il faut donc le nettoyer avec de l’eau et du savon plusieurs fois par jour, avec bien évidemment des mains propres. Sinon, gare aux contaminations par staphylocoques ou mycobactéries. Pendant cette phase de cicatrisation, il faut également éviter de gratter les croûtes, ce qui ouvrirait la voie à tous les germes alentours.
Enfin, bien que les premiers rayons de soleil donnent envie d’exhiber ses tatouages, mieux vaut attendre la fin de la cicatrisation, soit au moins un mois. Pour les plus grandes pièces, cela peut être plus long. Dans l’idéal, évitez de vous faire tatouer avant l’été si vous aimez vous exposer au soleil.