Amateurs de laitages, réjouissez-vous ! Vous allez pouvoir lutter contre le gaspillage alimentaire, tout en faisant des économies ! Si vous êtes du genre à jeter les pots le jour même de leur date limite de consommation (DLC), l’association 60 Millions de Consommateurs tient à vous rassurer : vous avez encore trois bonnes semaines devant vous pour déguster votre yaourt.
Le gaspillage alimentaire est un fléau mondial, qui asphyxie la planète, en contribuant à l’effet de serre, sans compter bien entendu le poids financier pour les ménages et les Etats. Des collectivités locales aux particuliers, chacun peut agir. Si les causes de ce comportement largement répandu sont diverses, des règles sanitaires trop strictes pourraient jouer un rôle non négligeable dans les pays industrialisés.
En 2016, une étude publiée dans la revue Science suggérait diverses actions possibles pour limiter la quantité de nourriture jetée, dans les magasins ou à la maison, pour cause de date de péremption proche ou dépassée. Certaines enseignes jouent d’ailleurs le jeu en proposant désormais à prix réduit certains produits dont la fameuse DLC se rapproche.
Et le consommateur aurait tout intérêt à en profiter. Surtout pour les yaourts. De longue date, la bataille fait rage devant les frigos, où s’affrontent ceux qui considèrent qu’ « un yaourt, tant qu’il est bon au goût, n’est pas dangereux » et ceux qui font le vide au fur et à mesure des dépassements de DLC.
Et bien 60 Millions de Consommateurs a décidé de trancher, en observant l’évolution d’une soixantaine de yaourts au fil des jours et des semaines suivant leur DLC. Pas de jaloux, tous les types de yaourts ont été passés au crible : nature, aux fruits, fermes, brassés, aromatisés…
Résultat sans appel : « Les yaourts demeurent de bonne qualité trois semaines après la DLC. Le pH varie très peu et se situe aux alentours de 4,3 à 4,4 en moyenne durant toute l’étude », conclut l’association. Tout au plus, une légère acidification a été observée pour certains produits. Qu’ils contiennent du sucre ou pas n’y change rien. La concentration de bactéries et l’absence de pathogène étaient similaires entre tous les produits.
Attention tout de même, on parle bien ici de yaourts, donc d’un produit lacté contenant deux ferments (souches bactériennes), Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus, à raison de 10 millions de bactéries lactiques par gramme, comme le prévoit le décret du 30 décembre 1988. Mieux vaut dont rester prudent avec les autres desserts présents au rayon frais, dont rien ne prouve qu’eux peuvent être consommés sans risque après la DLC.