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Un Français sur trois fume

Tabac : les cinq repères clés de la consommation

Par Jonathan Herchkovitch

Les dernières mesures anti-tabac n’ont pas fait baisser la consommation générale, même si chez les jeunes, les chiffres sont encourageants.

ByLove/Epictura

Le Baromètre santé 2016, publié par Santé publique France, fait le point sur la consommation de tabac des Français, qui restent fidèles à leur réputation de gros fumeurs. Plus d’un tiers d’entre eux se déclarent fumeurs. En ajoutant les ex-fumeurs, deux Français sur trois ont ou ont eu une histoire avec la cigarette. C'est bien plus que nos voisins allemands, belges, espagnols ou néerlandais (un sur quatre). Les États-Unis et l’Australie font encore mieux, avec seulement 15 % d’accros.

Interdiction dans les lieux publics, augmentation du prix du paquet et du tabac à rouler, campagnes de prévention, mois sans tabac… Les initiatives se multiplient pour tenter de réduire la consommation nationale, avec plus ou moins de réussite : depuis 2010, la consommation est stable, mais la tendance chez les jeunes est encourageante. En revanche, entre 2010 et 2016, elle augmente parmi les classes sociales défavorisées, passant de 35,2 à 37,5 %.

La consommation générale ne baisse pas. D’après les résultats du baromètre, 34,5 % des Français âgés de 15 à 75 ans fument, dont 29 % tous les jours. Les hommes virent toujours en tête, avec plus de 38 % de fumeurs, dont 32 % quotidiens, alors que les femmes sont moins nombreuses (31 %), et moins accros (25 % fument quotidiennement).


 

Les ados fument trop. Plus d'un garçon sur trois (36 %) âgé de 15 à 24 ans et un fille sur quatre (25 %) fument. Pour ces dernières, la prévalence a chuté de 5 points entre 2010 et 2016, alors qu'elle est stable depuis 10 ans chez les hommes.

 

 

Un effet de générations. Les plus grandes proportions de fumeurs se retrouvent toujours chez les 25-34 ans. Les hommes de cette tranche d’âge sont en effet plus de quatre sur dix (un tiers pour les femmes) à s’en griller au moins une tous les jours. Mais c’est aussi parmi eux que la baisse du tabagisme est la plus importante. En 2010, ils étaient presque un sur deux.
Les tranches d'âge de moins de 45 ans sont globalement celles pour lesquelles les chiffres sont en baisse, même légère. Des résultats encourageants pour l’avenir. Les campagnes de prévention, les actions comme le mois sans tabac, ont sans doute plus d’impact sur eux.
En revanche, chez les plus de 45 ans, la proportion de fumeurs est en hausse générale, chez les hommes, mais surtout chez les femmes. « Les générations de femmes chez qui le tabagisme s’est développé sont aujourd’hui âgées de 55 à 75 ans, et une partie d’entre elles n’ont pas arrêté de fumer », expliquent les auteurs du rapport.

Un chômeur sur deux fume. C’est une tendance qui se vérifie depuis 2000 : les inégalités sociales se retrouvent dans la consommation. Les classes sociales les plus défavorisées (et les moins diplômées) sont celles qui fument le plus. On retrouve ainsi plus de 37 % de fumeurs chez le tiers de la population aux plus faibles revenus, contre seulement 21 % dans le tiers le plus aisé. C’est encore pire chez les chômeurs, qui comptent 50 % de fumeurs.

Et ces écarts ne cessent de progresser.

 

La cigarette électronique ne prend pas. Véritable phénomène de société il y a quelques années, la folie e-cigarette semble retomber. Seulement 3,3 % de Français vapotent, dont 2,5 % quotidiennement. Ce chiffre est en baisse depuis 2014 : 5,5 % déclaraient alors l’utiliser.

L’accessoire n’attire plus de nouveaux consommateurs, et la consommation chez les jeunes baisse, ce qui a tendance à confirmer un effet de mode.