Au cours des 7 dernières années, le nombre de médecins diplômés à l’étranger mais exerçant en France a augmenté de 4 points, révèle la nouvelle cartographie interactive du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom). Cet outil apporte une évaluation fine de la démographie médicale selon la spécialité, la région, le mode d’exercice ou encore le genre, et permet de mieux mesurer les disparités dans les territoires.
Et pour la première fois, l’Ordre présente des données précises sur le nombre de médecins diplômés à l’étranger et leur installation sur le territoire. En 2017, près de 22 500 praticiens exerçant une activité régulière (hors remplacements et retraités) ont été diplômés dans l'Union européenne (UE) ou hors de l’UE.
Parmi les 196 000 médecins en activité, les médecins étrangers représentent environ 11 % des effectifs, contre 7 % en 2010.
Ces praticiens formés hors des universités françaises sont venus pallier les départs en retraite non remplacés et le manque de médecins dans certaines régions touchées par la désertification médicale.
En région Ile-de-France, plus de 4 100 médecins diplômés en France sont partis entre 2010 et 2017. Au cours de la même période, plus de 2 000 praticiens étrangers se sont installés. Une même tendance est observée en Centre-Val de Loire ou en Auvergne Rhône-Alpes (voir tableaux ci-dessous).
Source : Nombre de médecins en activité régulière en fonction de l’origine du diplôme en 2017, cartographie interactive Cnom
Source : Nombre de médecins en activité régulière en fonction de l’origine du diplôme en 2010, cartographie interactive Cnom
En revanche, la Corse ou la Bretagne ont vu peu de médecins titulaires d’un diplôme français quitter leur cabinet, tandis que les arrivées de praticiens étrangers ont peu augmenté. Ces derniers représentent à peine 3 % des effectifs de médecins dans ces régions. Néanmoins, dans les années à venir, cette source de nouveaux médecins pourrait être utile, en raison de nombreux départs en retraite.
Car les données collectées par le Cnom sont formelles : le nombre de médecins en activité ne cesse de diminuer ces dernières années. Alors qu’en 2010, il y avait 346 médecins pour 100 000 habitants, il en reste un peu plus de 330 en 2017. Une démographie en berne qui concerne surtout les médecins généralistes.