Si vous avez envoyé votre article scientifique à une revue médicale australienne, sachez qu’il a peut-être été relu par… un chien. Une jolie femelle, racée American Staffordshire Terrier, baptisée Olivia Doll – Ollie pour les intimes. La boule de poil s’est notamment penchée, avec autant de sérieux que son esprit canin le lui permet, sur une étude évaluant les traitements contre les tumeurs de gaine nerveuse.
Canular
Cela vous étonne ? Votre esprit critique vous empêche de valider le travail d’Olivia Doll ? On pourrait attendre autant de jugeote de la part des revues scientifiques et de leurs comités de lecture. En vain, peut-être… Le canular d’un professeur de politique de la santé à l’Université Curtin, en Australie, en dit long sur les pratiques que l’on retrouve au sein de certaines revues peu scrupuleuses.
A l’origine, Mike Daube a juste voulu s’amuser en envoyant à plusieurs revues scientifiques la candidature d’Ollie pour un poste de relecteur, comme le relatent Slate et PerthNow. Mais alors que les journaux médicaux visés tombaient tous dans le piège, il y a vu l’occasion de dénoncer un état de fait.
Chercheurs naïfs
« Tous les académiciens reçoivent ce genre d’e-mails de faux journaux, explique Mike Daube au site PerthNow. Ils essaient de profiter d’académiciens plus jeunes, de chercheurs naïfs » qui veulent ajouter le plus de publications possible à leur CV.
Ces journaux semblent prestigieux mais en réalité, ils facturent les chercheurs pour diffuser leurs travaux sans vérifier les références des auteurs ni les évaluations par leurs pairs.
C’est ainsi qu’un chien a pu se retrouver dans un comité de lecture et relire un article sur le traitement des tumeurs de gaine nerveuse. « Une pauvre âme a écrit un article sur ce thème de bonne foi, pour qu’ensuite le journal l’envoie à un chien pour relecture », soupire Mike Daube.