L' arsenal thérapeutique pour lutter contre la dépendance à l'alcool s'étoffe. Le Baclofène, ce décontractant musculaire, est déjà fréquemment prescrit hors AMM et deux essais cliniques sont actuellement menés en France à la fois en médecine de ville et à l’hôpital pour valider son efficacité et sa tolérance. Un autre médicament est également dans sa dernière phase de test dans le sevrage alcoolique, l’oxybate de sodium, ou Alcover.
Dans ce nouvel élan de la recherche thérapeutique , une autre molécule le Nalméfène (Selincro) vient d’obtenir son autorisation européenne de mise sur le marché. Les spécialistes espèrent qu’il sera disponible en France au plus tard fin 2013. C’est un produit qui s’adresse à des adultes dépendants à l’alcool, à consommation élevée (>60g/jour pour les hommes et >40 g/jour pour les femmes), qui ne sont pas diposés à s’engager dans l’abstinence totale mais qui souhaitent réduire leur consommation.
Ecoutez le Pr Henri-Jean Aubin, addictologue à l’hôpital Paul Brousse : « La réduction est un concept qui a été développé avec ce médicament et qui répond à une vraie demande d’1 patient sur 2. Les résultats sont remarquables et la réduction dure dans le temps. »
Le Nalméfène se distingue aussi des autres par son mode de consommation. C’est un médicament qui se prend à la demande, c’est-à-dire de manière ponctuelle lorsque le patient sait qu’il va être tenté par l’alcool. Cela peut être avant une soirée, par exemple pour certains alcoolo-dépendant qui pratiquent le binge drinking uniquement le week-end, aussi bien que pour les alcooliques qui consomment plus régulièrement.