Mieux vaut prévenir que guérir, dit l’adage. Agnès Buzyn, fraîchement nominée au ministère des Solidarités et de la Santé, y croit dur comme fer. La nouvelle ministre ouvrait ce mardi à Paris les Rencontres de Santé publique France. Lors de sa présentation, elle a annoncé qu’elle ferait de la prévention une priorité de son mandat, ajoutant que la France n’investissait pas assez dans ce secteur.
Le pays consacre en effet 15 milliards d’euros par an dans la prévention, soit 5,9 % de ses dépenses consacrées à la santé. Pas assez, selon Agnès Buzyn, qui a souligné que ce montant était très inférieur aux objectifs fixés par l’OCDE.
De fait, l’Organisation a dressé un panorama des systèmes de santé de l’Union Européenne en 2016. La France était alors reconnue pour « la qualité de son système de soins de la santé », mais la prévention y restait un « maillon faible ». En 2014, les dépenses de prévention représentaient environ 2 % des dépenses courantes de santé, contre 3 % en moyenne dans les pays de l'Union, notait l’OCDE.
« Demain, nous investirons davantage pour prévenir que pour guérir », a donc annoncé la ministre, qui compte établir sa politique de prévention sur la lutte contre les facteurs de risque de maladies évitables (tabac, alcool, sédentarité, alimentation, environnement).
Service sanitaire
La ministre de la Santé fondera également son action préventive sur le service sanitaire de trois mois pour les 40 000 étudiants des filières de soin. Les futurs médecins, pharmaciens, infirmiers interviendront dans les écoles et les entreprises pour y faire du dépistage, de la prévention et de la sensibilisation. Une mesure que nous avait exposée le Dr Olivier Véran, porte-parole santé d’Emmanuel Macron, lors de la campagne électorale.
Tabac et professionnels de santé
Enfin, à la veille de la Journée Mondiale Sans Tabac, Agnès Buzyn a affiché sa volonté de réduire le tabagisme chez les professionnels de santé, lesquels constituent un pivot essentiel de la lutte contre la prévalence tabagique en population générale. Lors de l’opération Moi(s) Sans Tabac, seuls 700 médecins ont commandé les kits, a déploré la ministre, alors que plus de 230 000 personnes se sont inscrites sur le site.
« Par souci d’exemplarité et d’efficacité de l’action auprès de leurs patients », la prévalence du tabagisme parmi les professionnels de santé devrait diminuer pour atteindre celle des Anglo-saxons, établie autour de 5 %, a-t-elle poursuivi. En France, 16 % des généralistes, 31 % des infirmiers et 44 % des aides soignants fument, s’est encore alarmée Agnès Buzyn.