Nouvel espoir de traitement dans la sclérose en plaques. Des chercheurs canadiens ont testé l’efficacité d’un antibiotique habituellement indiqué dans l’acné. Il permet de ralentir l’évolution de la maladie de manière notable, concluent les experts de l’université de Calgary (Canada) dans le prestigieux New England Journal of Medicine.
La minocycline est un vieil antibiotique indiqué dans les cystites, l’acné ou encore les infections à chlamydia. Mais son usage pourrait bien être élargi à la sclérose en plaques. En effet, le médicament réduit l’inflammation qui se produit lors des poussées.
Moins de risque de progression
Testé sur 142 patients au stade précoce de la maladie, le traitement s’est avéré efficace au-delà des espérances des chercheurs. L’une des volontaires témoigne dans un communiqué. Agée de 34 ans, Jill s’est réveillée un matin avec des fourmillements dans la main. Ils se sont rapidement étendus à la moitié de son corps.
Dans le cadre de l’essai, la Canadienne a pris de la minocycline pendant six mois, à raison de 100 mg deux fois par jour. Elle ne présente désormais plus de symptômes de la SEP et a arrêté son traitement antibiotique. Car c’est bien l’intérêt de ces résultats : non seulement le médicament réduit les poussées inflammatoires, mais il semble aussi limiter le risque d’évolution vers une forme progressive.
Au terme de l’étude, les personnes traitées avaient 33 % de risque de progresser vers une sclérose en plaques plus grave. Dans le groupe placebo, cette probabilité était évaluée à 61 %.
Une option peu coûteuse
« A partir de ces données, les neurologues pourront prescrire la minocycline aux personnes qui subissent les premiers signes d’une démyélinisation si l’IRM confirme qu’il s’agit d’une sclérose en plaques », estime le Dr Luanne Metz, co-auteur de ces travaux. La minocycline offrirait alors une option thérapeutique aux patients en stade précoce. Les possibilités sont rares à cette période.
L’autre avantage de cette alternative, c’est son prix. Un traitement spécifique à la sclérose en plaques coûte 20 000 à 40 000 dollars canadiens par an, soit 13 200 à 26 500 euros. La minocyline, elle, ne nécessite de débourser de 600 dollars par an (400 euros). Cet antibiotique a, en plus, peu tendance à produire des effets secondaires.
« Les patients auront maintenant une autre option thérapeutique, qui ne nécessite pas d’injections, de surveillance biologique ou d’accord préalable avec leur complémentaire santé », se félicite Luanne Metz. Un gain de temps qui peut s’avérer précieux.