En plus du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), la prévention du cancer du col de l’utérus repose sur un frottis régulier (tous les trois ans après 25 ans), qui consiste en un prélèvement de cellules. Si les analyses sont suspectes, une colposcopie est réalisée. Elle permet d'observer le col afin d'affiner le diagnostic, mais l’examen n'est pas des plus agréables.
L’université de Duke (États-Unis) a développé un appareil* qui pourrait bien en améliorer le confort. Il est plus petit, et ne requiert pas l’utilisation d’un spéculum, réduisant ainsi l'inconfort de la manipulation.
Auto-dépistage
Plus compact, ce « colposcope de poche » est équipé de lampes et d’une caméra que le médecin introduit dans le vagin pour observer la surface du col. Les clichés peuvent être envoyés directement vers une tablette ou un smartphone.
En plus d’une diminution de la gêne, il pourrait être utilisé en prévention par les femmes elles-mêmes, estiment les chercheurs de Duke. « Presque toutes les personnes [qui l’ont testé] ont déclaré qu’elles le préféraient à un spéculum, et plus de 80 % de femmes ont obtenu une bonne image, affirme Mercy Asiedu, une étudiante participant au projet. Les autres avaient juste l’impression de manquer de pratique. »
« La mortalité devrait être nulle »
Une chance pour les femmes qui, dans de nombreux pays en développement, n’ont pas toujours accès à des spécialistes suffisamment formés pour réaliser cet examen avec un colposcope ordinaire.
« La mortalité liée au cancer du col de l’utérus devrait être nulle, car nous avons tous les outils pour le détecter et le traiter, regrette Nimmi Ramanujam, professeure en ingénierie biomédicale à l’université de Duke, et l’un des développeurs du colposcope. Elle ne l’est pas, en partie à cause du fait que les femmes ne sont pas suffisamment dépistées, ou ne font pas suivre un frottis positif par une colposcopie. »
Chaque année, 500 000 cas de cancers du col de l’utérus sont répertoriés dans le monde, ce qui en fait le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes et le deuxième le plus mortel. Il tue encore 25 % des femmes qui en sont victimes, soit 1 000 personnes par an en France, tous les ans.
(*) Les concepteurs du dispositif ont publié les résultats de leurs recherches dans PLOS One, le 31 mai 2017
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