Alors que des parlementaires proposent d’augmenter de manière significative le prix du tabac, la cigarette électronique a tout pour réussir. D’ailleurs, elle a déjà conquis plus de 500 000 français et elle est devenue un véritable phénomène, constate le Parisien qui lui consacre aujourd’hui la Une. Vapoter est devenu tendance et les adeptes se bousculent dans les magasins comme d’autres le font pour les dosettes de café.
D’abord, elle est quatre fois moins chère que la cigarette traditionnelle, remarque le quotidien. La e-cigarette provoque, selon les consommateurs, des sensations comparables à sa « grand sœur ». Coco, pêche ou mangue, on peut choisir son arôme pour accompagner la nicotine. Cette dernière peut être dosée en fonction de ses objectifs : réduire sa consommation de tabac ou viser l’arrêt total. Enfin, bon nombre de restaurants ou de bars font preuve de tolérance envers le vapoteurs en l’absence de cadre juridique. « Ni médicament, ni produit de substitution, résume le journal, elle est en vente libre.
Mais est-elle dangereuse ? « Ce n’est pas un produit inoffensif, prévient d’emblée le Pr Bertrand Dautzenberg. Il y a toujours un doute sur sa nocivité à long terme. Mais je parle bien de doute, ajoute le président de l’Office français de prévention contre tabagisme. Pour la vraie cigarette, il y a une certitude : un fumeur régulier sur deux en décèdera ».
Si la communauté médicale y était au départ hostile, il semble que le succès rencontré par ce gadget électronique a permis de nuancer les points de vue. « Pour les gros fumeurs, concède le Pr Dautzenberg, elle réduit les risques ». Mais le tabacologue reste convaincu que les substituts nicotiniques traditionnels restent une méthode plus appropriée.
Et le spécialiste de pointer du doigt un autre danger de la e-cigarette, lié, d’ailleurs, à son côté tendance. « Il y a un véritable risque que les jeunes soient séduits ». Selon une étude que rapporte ce spécialiste, « deux tiers des 12-14 ans qui ont essayé la cigarette électronique sont des non-fumeurs. » Voilà pourquoi ce médecin et d’autres souhaitent qu’une réglementation encadre rapidement le commerce et la consommation de la e-cigarette.