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Antibiorésistance

Super antibiotiques : une nouvelle molécule 1000 fois plus efficace

Par Ambre Amias

Cette nouvelle version d'un antibiotique découvert en 1956 est très efficace contre les entérocoques résistants.

katerynakon - image d'illustration

La menace de l'antibiorésistance pourrait avoir bien avoir reculé de quelques années. On rappelle que l'antibiorésistance, une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, est due à la capacité des bactéries à évoluer pour devenir résistantes aux antibiotiques. C'est le cas par-exemple du staphylocoque doré. On estime que l'antibiorésistance est responsable de 25 000 décès par an en Europe.

C'est pourquoi cette découverte, dont les résultats ont été publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences le 30 mai 2017, est une excellente nouvelle : les chercheurs du Scripps Research Institute (Etats-Unis) ont développé une version « améliorée » de la vancomycine, un antibiotique découvert en 1956 et qui est efficace contre les staphylocoques, les streptocoques et les entérocoques.

Cet antibiotique « 3.0 » serait même 1 000 fois plus efficace que la version originale, selon Dale Boger du Département de Chimie du Scripps Research Institute qui a dirigé les recherches. Il s'attaque aux entérocoques résistants, des bactéries qui ont causé environ 2000 cas d’infections nosocomiales de 2005 à 2011, en France selon l'InVS.

Trois mécanismes d'action indépendants


Cette nouvelle version de la vancomycine dispose maintenant de trois mécanismes d'action indépendants. Tout d'abord les scientifiques ont réussi à contrer le mécanisme développé par les entérocoques pour empêcher la vancomycine de « s’arrimer » à la bactérie et la détruire. Cette première étape a rendu son efficacité initiale à la molécule. Les chercheurs ont ensuite modifié chimiquement la structure de la molécule à deux endroits différents, lui offrant deux nouvelles « armes », pour percer la paroi des bactéries et les empêcher de se reproduire.

« Cela augmente la durabilité de l'antibiotique », explique Dale Boger, auteur principal de l'étude, dans un communiqué. « La bactérie ne peut pas trouver un moyen de contourner en même temps ces 3 mécanismes. Même si elle trouve une solution pour l'un d'eux, elle sera quand même détruite par les 2 autres ». Les médecins auraient donc besoin d'utiliser moins d'antibiotiques pour soigner leur patient atteint par des bactéries antibiorésistantes.

La « supervancomycine », qui n’a pour l’instant été testée que sur des cellules en laboratoire, sera ensuite testée sur l’animal puis sur l’homme pour évaluer son efficacité et son innocuité.