Les maisons de retraite publiques seraient en danger, s’alarme la Fédération hospitalière de France (FHF). A l’occasion de la journée de solidarité, l’organisation a renouvelé son inquiétude quant à la réforme de la tarification de ces établissements mise en place par le gouvernement précédent. Elle réclame un moratoire.
Appliqué depuis le 1er janvier dernier, ce texte amputerait le budget des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics de 200 millions d’euros, selon la FHF. En cause : le nouveau mode de calcul ne prenant pas en compte le niveau de dépendance des résidents et le contexte particulier de chaque structure.
Menace les plus vulnérables
« Se voulant plus juste au travers d’une équation dite “objective“, ce nouveau mode de calcul masque en réalité d’importantes disparités entre établissements et entre les départements », explique la FHF dans son communiqué. Cette dernière redoute que les conseils départementaux distribuent un budget moyen entre tous les Ehpad sans prendre en compte les spécificités de chacun. « Ce sont les personnes âgées dépendantes les plus modestes qui sont touchées », assure la FHF.
De fait, tout comme l’hôpital public, les maisons de retraite publiques ont pour vocation d’accueillir les personnes âgées quelle que soit leur degré de dépendance et de maladies, mais aussi quelles que soient leurs ressources financières. Et en effet, les seniors pris en charge dans ces structures ont de moins bons revenus que ceux résidant dans des Ehpad privés (1307 euros contre 1 758 en moyenne).
Moins de personnels
Cette baisse du financement des Ehpad publics se traduirait par la diminution des effectifs du personnel médical. Dans la maison de retraite du centre hospitalier de Bourges (Cher) qui accueille 129 résidents, la réforme entraînerait la perte de 9 emplois d’aides-soignants, soit la moitié de l’effectif, prévientla FHF. A Ancy-le-Franc (Yonne), l’établissement perdrait l’équivalent de 5 personnes.
Les agents de nuits pourraient eux aussi être moins nombreux, et les psychologues présents moins souvent dans les structures.
« Cette situation inextricable en l’état donne l’impression d’un refus de se saisir réellement de la question de la perte d’autonomie et de son financement », dénonce la FHF qui réclame un moratoire sur cette réforme.