Le secteur de la santé et du mieux vieillir à domicile est en plein développement. C’est un marché porteur, dont les belles perspectives de développement n’ont pas échappé à La Poste. L’entreprise historique investit largement dans l’aide à domicile et la Silver economy (l'économie des seniors), par des services aux usagers ou des partenariats stratégiques.
« Veiller sur mes parents », « Mes médicaments chez moi », et peut-être bientôt la livraison de plateaux-repas : La Poste utilise le maillage territorial de proximité des facteurs pour appuyer l’offre à domicile. Elle investit aussi, en parallèle, dans des sociétés en lien avec la santé.
La Poste attend actuellement le feu vert de l’autorité de la concurrence pour son projet de prise de participation majoritaire dans un acteur de la santé à domicile, Asten santé, dont le chiffre d’affaires avoisine les 100 millions d’euros. Par cette filiale, elle sera donc présente sur le marché de la prise en charge à domicile, et la vente de matériel médical.
Delphine Mallet, directrice de l'unité d'affaires Silver economy du groupe La Poste, explique la stratégie du groupe.
Quels sont les nouveaux services que La Poste propose ?
Delphine Mallet : L’actualité du moment, c’est « Veiller sur mes parents ». Le dispositif s’appuie sur un service du facteur, qui effectue des visites de lien social avec les personnes âgées. Il se rend à domicile jusqu’à six fois par semaine, et donne à la famille une petite information sur l’état de forme de leur proche. Nous avons inclus avec ce service une offre de téléassistance, c’est-à-dire un bouton d’appel en cas d’urgence.
De la même façon, et avec l’aide du groupement Giphar, nous expérimentons depuis quelques mois à Bordeaux, et bientôt en Vendée et en Loire-Atlantique, la livraison de médicaments à domicile des particuliers. Une application, « Mes médicaments chez moi », permettra de commander un passage du facteur pour récupérer les ordonnances. Il les amènera au pharmacien, qui préparera les médicaments, et le facteur les livrera à domicile. Ce service se fait toujours en lien avec l’officine de proximité.
N’est-ce pas risqué de s’attaquer au marché de la santé ?
Delphine Mallet : En aucun cas, nous ne faisons des interventions médicales ou semi-médicales. Nos facteurs sont formés pour « Veiller sur mes parents ». C’est une formation spécifique avec l’aide du gérontopôle des Pays-de-Loire, sur la manière d’interagir avec une personne âgée, et sur les difficultés particulières qu’ils seraient amenés à rencontrer au domicile des personnes âgées. Leur mission s’arrête là où celle des services spécialisés, notamment d’urgences médicales, commence. Ce ne sont ni des aspirants pompiers, ni des aspirants médecins ou infirmiers. Ils sauront quoi faire en cas de problème, mais toujours en lien avec des spécialistes.
Pourquoi ce marché en particulier ?
Delphine Mallet : La Poste, face à la transformation de son modèle économique et la forte baisse des volumes historiques du courrier, a souhaité poursuivre la diversification des services qu’elle propose, de manière à maintenir un réseau dense de facteurs. Elle a toujours été un service de proximité humaine, à domicile. Elle continuera à l’être avec une palette de services élargie. Parfois, nous les opérons nous-mêmes ; d’autres fois, avec des partenaires, ou encore avec de nouvelles filiales, car il y a des métiers que les facteurs ne feront pas.
Dans sa nouvelle phase de développement, et quand des secteurs intéressants viennent compléter efficacement une palette de services que La Poste peut proposer au domicile, elle prendra une participation dans des entreprises qui lui permettent d’entrer dans ces segments de marché.