Une prothèse de main sur-mesure pour moins de 50 euros ? C’est possible. Grâce au kit de construction disponible en libre accès sur internet, le fablab Saint-Brieuc Factory (Côtes-d’Armor) a mis au point une prothèse articulée pour Lola, 5ans.
Le laboratoire communautaire s’est lancé dans le projet fin 2016 après avoir rencontré les membres du Humanlab de Rennes, un fablab spécialisé dans la santé. Ce laboratoire numérique est notamment connu pour avoir participé au projet de Nicolas Huchet, un trentenaire amputé qui a fabriqué sa propre main bionique. A l’aide d’imprimantes 3D et d’un grand esprit de débrouillardise, il a montré qu’il était possible de concevoir des prothèses à bas coût.
Une initiative qui peut être reproduite partout ailleurs. Contacté par la maman de la petite Lola, née sans main droite, Thierry Trupot, membre du fablab de Saint-Brieuc, s’est lancé dans l’aventure il y a 4 mois. « C’était une volonté de la collectivité de s’intéresser à ce genre de choses. J’ai ressenti une certaine pression : j’avais peur de décevoir Lola », a-t-il confié à Sud Ouest.
Du plastique et des élastiques
Avec des filaments de plastique fondus dans l’imprimante 3D, il fabrique une à une les pièces de la main articulée. Une étape qui prend au moins 20 heures. Elles sont ensuite assemblées avec des petits élastiques d’orthodontie.
Le prototype a été testé par Lola avec succès. La petite Morbihannaise a très vite compris comment ouvrir et fermer sa main en tournant le coude. Ravie, elle a déjà commandé le modèle de sa nouvelle main : rose avec cœur sur le dessus.
Une prothèse qui évolue
L’association prépare également une prothèse pour un garçon de Dinan. Grâce aux données fournies par une association américaine, Enable the future, le fablab français peut construire des prothèses pour des enfants de 5 à 12 ans. « À partir de photos, nous effectuons des mesures pour adapter les dimensions des modèles de prothèses aux avant-bras de chacun. »
Seul bémol : les prothèses devront évoluer avec les enfants. Elles devront être réadaptées tous les 6 mois en raison de leur croissance. Mais au vu des coûts de fabrication peu onéreux (50 euros de matière première), remplacer les prothèses régulièrement n’est pas une contrainte. Ces dernières seront d’ailleurs gratuites pour les familles.