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Mobilisation des podologues

Pied : un bon indicateur de notre santé

Par Anne-Laure Lebrun

A l'occasion de la 15e édition de la Journée nationale, les professionnels aideront les Français à analyser les petits ou grands dommages de leurs pieds.

SimpleFoto/epictura

Les Français en ont plein les bottes. Plus de 6 sur 10 se plaignent de douleurs aux pieds, rapporte l’Union française pour la santé du pied (UFSP) à l’occasion de sa 15e journée nationale organisée ce 8 juin.
Il faut dire que nos pieds en voient de toutes les couleurs. Chaque jour, nous parcourons entre 5 000 et 10 000 pas. En une vie, nous aurons réalisé 2,5 fois le tour de la Terre. Alors pour qu’ils puissent continuer à nous porter et nous emmener là où nous le désirons, mieux vaut en prendre en soin.


Crise de goutte ou troubles veineux

Car les maux du pied sont loin d’être anodins. Les maladies articulaires et tendineuses, les déformations du pied, les cors ou les durillons peuvent favoriser les chutes et l’apparition de troubles de la statique. Des douleurs dans les genoux, les hanches et le dos sont alors fréquentes. Ces dernières peuvent être atténuées par des semelles orthopédiques.

Mais les maladies du pied peuvent être plus importantes. Si des douleurs apparaissent brutalement, notamment dans le gros orteil, il peut s'agir d'une crise de goutte, nécessitant un traitement médicamenteux. Des douleurs accompagnées de gonflement du pied peuvent traduire des troubles veineux ou artériels. Si les douleurs sont telles que le patient doit s'arrêter de marcher, il peut s'agir d'artérite (dépôt de cholésterol dans les vaisseaux).
Autre exemple : le névrome de Morton. Ce dernier se manifeste par des douleurs à l'avant du pied liées à une inflammation des nerfs. Dans certains cas, le médecin peut recourir à des infiltrations. 

Mieux choisir ses chaussures

Alors à l’occasion de cette nouvelle journée nationale, l’association invite tous les Français à venir consulter un podologue gratuitement. Une centaine se mobilisent sur tout le territoire dans les centres de santé ou encore les écoles pour dépister et prodiguer des conseils.
Cette édition 2017 sera également l’occasion de faire examiner ses chaussures. D’après l’Observatoire 2016 de la santé du pied, plus de 40 % des Français optent pour des chaussures de ville et 20 % pour une paire de basket. Mais ces choix ne sont pas toujours les bons.

« L’achat des chaussures est trop souvent réalisé à la “va-vite“ et en fonction de critères esthétiques ou de mode sans tenir compte du confort ressenti et encore moins en respectant la forme et l’anatomie des pieds, relève Djamel Bouhabib, président de l’Union Française pour la santé du Pied (UFSP). Il est essentiel de tenir compte des matériaux utilisés et de la forme de la chaussure afin de garantir une bonne santé des pieds et ce, dès le plus jeune âge. Nombre de problèmes seraient ainsi évités si l’acte d’achat des chaussures était mieux maîtrisé, mieux compris. »

Les années précédentes, près de 45 000 Français avaient bénéficié de ces consultations. Les professionnels du pied espèrent qu’ils seront tout aussi nombreux pour cette édition.

9 000 amputations par an chez les diabétiques

« Et si on retirait une épine du pied des diabétiques ? », lance la Fédération Française des diabétiques (FFD) et la Fédération Nationale des podologues à l’occasion de cette journée nationale. Avec ce slogan, ils rappellent qu’un diabète déséquilibré peut toucher les nerfs et les artères du pied, et provoquer de graves complications.

En effet, chaque année 9 000 amputations du pied et plus de 20 000 hospitalisations pour une plaie sont enregistrées en France. Dans les 12 mois suivant une hospitalisation, 44 % ont été à nouveau hospitalisés pour une plaie ou amputation, et 20 % sont décédés.

« Le pied diabétique représente donc une urgence, à prendre en charge de manière précoce afin d'éviter l'aggravation de l'état de santé du patient », alerte les fédérations qui réclament la mise en d’une vraie politique de prévention.

Si ces dernières saluent le forfait podologique pris en charge par l’Assurance maladie pour les patients atteints de diabète sévère, elles estiment qu’il faut agir pour tous les patients. Ainsi, elles demandent le remboursement d’une consultation de prévention par an pour tous les diabétiques.