Un essai controversé, qui ne manquera pas de faire bondir les spécialistes de la bioéthique… Une entreprise envisage de « ressusciter » des personnes en mort cérébrale, selon le magazine scientifique STAT.
Après avoir essuyé un premier revers en Inde, où l’essai a été bloqué, la société Bioquark prétend être sur le point de démarrer les travaux en Amérique du Sud.
Recherche 20 morts consentants
L’étude en question vise à injecter des cellules souches et des protéines dans la moelle épinière des patients dont le cerveau a été déclaré cliniquement mort. Les promoteurs de l’essai voudraient recruter 20 patients - la difficulté étant de recueillir leur consentement, forcément.
Après l’injection du mélange, baptisé BQ-A et testé sur des modèles animaux, les participants recevraient une thérapie au laser et aux choc électriques de restimulation nerveuse pendant 15 jours, afin de pousser les neurones à reformer des connections.
Questions éthiques
Ce protocole, qui demande encore à être validé, permettrait ainsi de ranimer le cerveau des patients déclarés cliniquement morts. Mais il pose un certain nombre de questions éthiques, en dehors du recueil du consentement : qu’adviendra-t-il, sur le plan physiologique et psychique de ces personnes si l’essai fonctionnant, elles se réveillent ? Dans quel état se trouveront-elles, quelles capacités auront-elles conservé ? Quid des familles et des espoirs suscités ?
« Le rétablissement total chez ces patients est effectivement notre objectif à long terme, (…), mais ce n’est pas le but central ni le critère principal de ce premier protocole », explique le dirigeant de la société, Ira Pastor, cité par STAT.
Mais les chances du succès de l’essai semblent maigres, à en juger par les réactions des neurobiologistes interrogés par le magazine. En effet, la formule BQ-A a été testée sur des animaux atteints de mélanome, de traumatismes crâniens et contre le vieillissement de la peau, mais jamais pour ranimer des patients décédés.