Plutôt popcorn, chips ou bonbons pour accompagner votre film du soir ? Dans un cas comme dans l’autre, mieux vaudrait abandonner cette habitude. Car grignoter tard favorise l’émergence de maladies chroniques, comme le diabète ou d’autres pathologies cardiovasculaires.
Cette association émerge d’une petite étude présentée au congrès SLEEP, qui a rassemblé les sociétés savantes de médecine du sommeil, à Boston (Etats-Unis) du 3 au 7 juin.
Deux plages horaires différentes
8 adultes en bonne santé ont pris part à cette expérience. Rien de bien sorcier dans ce qui leur était demandé : ces volontaires ont dû manger de vrais repas trois fois par jour ainsi que des collations à deux reprises. Mais des horaires fixes leur ont été imposés.
Durant 8 semaines, les participants ont étalé leurs prises alimentaires entre 8 heures et 19 heures. Puis ils ont décalé leurs habitudes pendant la même période : le premier repas devait être pris à 12 heures et le dernier à 23 heures.
Afin de rétablir les différents biomarqueurs analysés à leurs niveaux normaux, deux semaines de pause ont été respectées entre ces deux phases d’expérience. Les chercheurs se sont aussi assurés que, tout au long de l’étude, les volontaires ont suffisamment dormi. Prises de sang et autres examens ont été multipliés afin d’analyser leur évolution.
Un profil plus sain
« Changer son mode de vie n’est jamais facile, mais faire l’effort de manger plus tôt dans la journée vaut le coup, puisque cela aide à prévenir des effets chroniques sur la santé », commente Kelly Allison, qui a présenté ces travaux.
Lorsque les repas sont pris de bonne heure, le pic de ghréline se produit plus tôt. A l’inverse, le pic de leptine survient plus tardivement… ce qui évite les fringales nocturnes.
En s’alimentant plus tard, les volontaires assimilent moins bien les nutriments qu’ils consomment. Les chercheurs ont constaté que la part de dioxyde de carbone produite par rapport à l’oxygène consommé augmente. Cela signifie que les lipides sont moins métabolisés et les glucides davantage absorbés. Ce qui augmente, mécaniquement, la glycémie à jeun.
Diabète, cholestérol…
Résultat : les participants ont pris plus de poids lorsqu’ils mangeaient tard. Leurs taux de cholestérol, d’insuline et de glycémie ont également grimpé. Ce qui n’était pas le cas lorsqu’ils prenaient leur dernier repas avant 19 heures. Ces mauvais résultats reflètent un risque accru de diabète, mais aussi de maladies cardiovasculaires pouvant aboutir à un infarctus ou un AVC.
« Des nuits trop courtes affectent le poids et le métabolisme, à cause du grignotage nocturne, souligne Namni Goel, co-auteur de l’étude. Grâce à ces nouveaux travaux, qui prennent en compte le sommeil, nous comprenons mieux l’intérêt de manger tôt. » S’inspirer du modèle britannique serait donc bénéfique sur un point : dîner tôt est plus bénéfique pour la santé. A condition de ne pas grignoter dans la journée.