Depuis 2006, la part de Français touchés par l’obésité ou le surpoids s’est stabilisée. 49 % de la population adulte est en surcharge pondérale, d’après la dernière enquête nationale. Publiés dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), les résultats font état d’une tendance plutôt positive au sein de l’Hexagone.
Les Français pèsent à peine trop lourd sur la balance. En moyenne, leur indice de masse corporelle (IMC) s’établit à 25-26. Un léger surpoids, mais rien d’insurmontable. Les hommes sont un peu plus touchés par l’excès que les femmes.
L’obésité, quant à elle, touche 17 % de la population. Mais dans la plupart des cas, celle-ci reste modérée et n’atteint pas le niveau le plus dangereux pour la santé.
Un surpoids stable
Sans surprise, la part de personnes concernées par le surpoids augmente légèrement avec l’âge. Ainsi, les seniors de 55-74 ans sont deux fois plus touchées que les jeunes (18-39 ans). Mais chez les femmes, la prise de poids se stabilise vers 40 ans. Passé cet âge, peu d’évolutions surviennent du côté de la corpulence.
Dans l’ensemble, l’épidémie de surpoids a marqué le pas depuis 10 ans. C’est la meilleure nouvelle de cette enquête. Stabiliser le surpoids était, en effet, l’un des grands objectifs du 3e volet du Plan national nutrition santé (PNNS). Il est atteint.
Les plus âgés font même mieux puisque la surcharge pondérale a reculé de 14 % dans ce groupe. La France se situe donc dans la moyenne des pays de l’Europe occidentale, et peu se targuer d’obtenir de meilleurs résultats que le Royaume-Uni ou la Hongrie.
L’échec chez les jeunes
Mais ces bons résultats des adultes ne se retrouvent pas du côté des enfants. Dans cette tranche d’âge, la France fait moins bien, en moyenne, que les pays d'Europe. Parmi les mineurs de 6-17 ans, 17 % de la population est en surpoids ou obèse. A défaut de progresser, la surcharge pondérale reste stable. Mais ce n’est pas suffisant au vu des objectifs nationaux. Le PNNS-3 avait, en effet, fixé le cap vers un recul de l’excès de poids chez les plus jeunes.
L'évolution est alarmante, car le surpoids a des effets sanitaires sur le long terme. Les limiter dès le plus jeune âge est donc déterminant. Car plusieurs études l'ont montré, même chez les plus jeunes, la surcharge pondérale affecte les artères et le coeur, favorisant les maladies cardiovasculaires et leurs complications. Les enfants en surpoids sont aussi plus à risque de diabète et de troubles musculo-squelettiques.
Des hommes plus maigres
Une tendance inquiétante s’esquisse tout de même chez les jeunes adultes. Près de 5 % des 18-39 ans sont considérés comme maigres, c’est-à-dire que leur IMC est inférieur à 18,5. Le phénomène est deux fois plus marqué que chez leurs aînés. Cette fois, les hommes sont nettement défavorisés. La maigreur a tout simplement explosé en 10 ans chez les Français de sexe masculin, passant de 0,7 % à 2,4 %.
La maigreur progresse aussi parmi les enfants. 12 % des garçons et 14 % des filles sont touchés. Le phénomène est particulièrement marqué chez les 15-17 ans pour le sexe masculin et les 11-14 ans pour le sexe féminin. Dans ce dernier cas, la prévalence est passée de 4 % à presque 20 %. A l’inverse, chez les femmes adultes, la prévalence a été divisée par deux.