Nouveau gouvernement, nouvelle mobilisation. Les dentistes, mécontents du tour que leur avait joué le gouvernement sous l’ère Hollande, repartent au combat. Un peu partout en France, ils seront en grève du 12 au 18 juin.
Ils dénoncent la grille de nouveaux tarifs, qui prévoit un plafonnement du prix des prothèses. En contrepartie pour les dentistes, les soins courants seront réévalués.
À partir du 1er janvier 2018, le prix d’une couronne céramo-métallique ne pourra ainsi plus dépasser 550 euros, et un soin pour une carie coûtera 67 euros au lieu de 41 actuellement. Des tarifs qui seront évalués à nouveau en 2020.
Évolution des tarifs dentaires
Moins de reste à charge, plus de prévention
Actuellement, une couronne coûte environ 1 000 euros, et n’est remboursée qu’à hauteur de 75,25 euros (base de 107,50 euros, remboursée à 70 %). Cette part devrait également être réévaluée en 2019, pour atteindre 84 euros (base de 120 euros).
L’évolution est censée améliorer l’accès aux prothèses dentaires pour les patients qui y renoncent faute de budget, en baissant leur reste à charge, et donner un coup de pouce à la prévention en incitant les praticiens à réaliser les soins de base.
Mais les dentistes ne l’entendent pas de cette oreille. Ils dénoncent un nivellement par le bas de la qualité des prestations : en plafonnant les prix, l’Assurance maladie les inciterait à utiliser des produits de moins bonne qualité. Ils signalent aussi que sans les revenus conséquents liés à la pose de prothèses, ils ne seraient plus capables d’amortir les coûts exorbitants de leur matériel.
Baptême du feu pour Buzyn
Cette réforme est le fruit d’un arbitrage de la Cour des comptes ; les négociations engagées entre les représentants des chirurgiens-dentistes et l’Assurance maladie ayant précédemment échoué.
Cette nouvelle mobilisation des dentistes, organisée par des coordinations locales, rassemblerait près de 80 % des professionnels dans certaines régions. L’arrivée du nouveau gouvernement, dont la vision semble plus libérale, est l’occasion de remettre un peu de pression sur le ministère de la Santé, et sur l’Assurance maladie.
La Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL) a, elle aussi, appelé à la grève, en espérant la reprise des négociations. Philippe Denoyelle, son président, a été reçu jeudi dernier par la nouvelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et a déclaré avoir trouvé « une oreille attentive ».
Une chose est sûre : le mouvement des chirurgiens-dentistes sera l’un des dossiers prioritaires pour la locataire de l'avenue Duquesne.