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Yémen

Choléra : l'épidémie touche surtout les moins de 15 ans

Par Anne-Laure Lebrun

Depuis fin avril, le Yémen est en proie à une épidémie explosive de choléra. Pour l'enrayer, l'OMS se concentre sur les provinces les plus touchées. 

CHINE NOUVELLE/SIPA
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Rien ne semble pouvoir arrêter l’épidémie de choléra au Yémen. Dans ce pays ravagé par la guerre, plus de 124 000 cas suspects et 923 décès liés à cette maladie infectieuse ont été signalés, a rapporté le 12 juin le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du Yémen. Près de la moitié des malades ont moins de 15 ans et plus d’un tiers des décès touche les plus de 66 ans.

En un week-end, près de 25 000 cas et une centaine de morts supplémentaires ont été enregistrés. L’OMS a estimé que le nombre de malades dépasserait les 300 000 en novembre prochain, mais l’épidémie est si fulgurante que ce bilan pourrait être atteint bien plus tôt que prévu.


Cibler les zones critiques

Pour enrayer cette flambée épidémique, l’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) se concentrent sur les zones les plus sévèrement touchées, essentiellement dans le nord et l’est du pays.

« Ces “points noirs“ sont à l’origine d’une grande partie de la transmission du choléra dans le pays, a expliqué le Dr Nevio Zagaria, chef du bureau de l’OMS au Yémen. Si nous éliminons le choléra dans ces endroits, nous pouvons ralentir la propagation de la maladie et sauver des vies ».

 

Un système de santé exsangue

Mais cette course contre la montre ne sera pas facile à gagner, prévient l'OMS. Après deux ans de conflits, les infrastructures sanitaires se sont écroulées. Et si les hôpitaux n’ont pas été détruits par les bombardements, les équipes médicales ont déserté les lieux en raison de salaires non perçus depuis des mois. A peine un établissement sur deux est aujourd’hui opérationnel.

A cela s’ajoutent un manque d’accès à l’eau potable et la malnutrition. Quelque 14,5 millions de Yéménites sont privés de moyens d’assainissement. La mise en place de stations de désinfection et de réservoirs d’eau potable chlorée par les équipes de l’OMS a permis de couvrir près de 3,5 millions de personnes dans le pays.

En parallèle, les agences onusiennes, en partenariat avec les ONG comme Médecins Sans Frontières (MSF), transportent des tonnes de médicaments et de chlore. Au 8 juin, les centres de traitement choléra de MSF ont pris en charge près de 25 000 personnes.

Mais les combats armés toujours en cours limitent l’aide humanitaire. La quantité de fournitures médicales qui arrivent dans le pays a diminué de deux tiers par rapport à celle qui entrait au Yémen avant mars 2015, a souligné l’OMS.