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Selon une addictologue anglaise

Tablettes : des effets similaires à la cocaïne chez les enfants

Par la rédaction avec Julie Levallois

Donner un smartphone ou une tablette à un enfant revient à lui proposer de la cocaïne. C’est l’avis d’une addictologue qui invite les parents à la prudence.

serrnovik/epictura

Smartphones, tablettes : à consommer avec modération ! Pour les enfants, l’usage ces appareils a le même effet que l’alcool ou la cocaïne. C’est ce qu’a affirmé une spécialiste des addictions, Mandy Saligari, lors d’une conférence sur le développement des adolescents organisée à Londres (Royaume-Uni).

« Je dis toujours aux parents : quand vous donnez une tablette ou un smartphone à votre enfant, c’est comme si vous leur donniez une bouteille de vin ou un gramme de cocaïne », a affirmé ce médecin, dont les propos sont rapportés par The Independent.

Des compagnons inséparables

Dans la clinique de l'addictologue britannique, le nombre de consultations pour addiction aux supports numériques a explosé. Il faut dire que l’usage d’appareils connectés est largement répandu. Rien qu’en France, 38 % des enfants possèdent une tablette, 29 % un smartphone et 15 % une tablette destinée aux plus jeunes.

Ces objets servent autant de doudou que de confident, tout en permettant d'écouter de la musique... Bref, ils sont devenus des compagnons dont il est presque impossible de se séparer.

Si le terme d’addiction, à proprement parler, reste débattu, la question d'un usage problématique est régulièrement soulevée. « Comme pour toute addiction, ce qui va donner l’alerte, c’est l’impossibilité de faire sans », résumait récemment Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction. Des manifestations de colère, d’angoisse ou de frustration par exemple.

Des effets plus larges

Pour autant, il est difficile de parler d’addiction au sens propre. Aucune étude n’a été menée sur le sujet, et les mécanismes répondent à une définition précise. Sur un plan plus consensuel, les professionnels de santé s’accordent à dire que l’usage de ces appareils est problématique pour les très jeunes, et notamment sur leurs fonctions cognitives.

 

Retards de langage, signes semblables à l’autisme ou encore troubles de la posture… L’éventail des problèmes émergents est large. Ils s'étendent au-delà du cerveau. L’obésité elle-même est favorisée par une utilisation fréquente, puisqu’elle provoque une sédentarité prolongée. Dès 2013, l’Académie des Sciences, malgré un avis plutôt favorable, a alerté sur le rôle potentiellement néfaste des écrans. Elle a donc recommandé un recours limité au visionnage passif et aux jeux vidéo, particulièrement avant 6 ans.

3-6-9-12

Pour bien faire, la règle des « 3-6-9-12 » doit être appliquée. Avant 3 ans, pas d’écran dans les mains ou devant les yeux des bambins. Avant 6 ans, limiter l’usage à des périodes courtes et jamais avant de dormir. Avant 9 ans, un recours autonome est permis, mais hors des réseaux sociaux et avec une protection parentale. Ce n’est qu’à 12 ans que Twitter, Facebook et autres médias sont permis.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a elle aussi donné son avis sur l’utilisation de ces appareils nécessitant une connexion sans fil. Elle conseille de limiter leur usage afin de réduire l’exposition aux radiofréquences. 

Dans un avis récent, l’Agence évoque « un effet possible » sur le bien-être des enfants et leurs fonctions cognitives. « Les effets observés sur le bien-être pourraient toutefois davantage être liés à l’usage des téléphones mobiles plutôt qu’aux radiofréquences qu’ils émettent. » Des signaux bien négatifs qui devraient inciter à la prudence.