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Les maladies en cause

Suicide : qui sont les personnes à risque

Par Suzanne Tellier

Une étude montre un risque accru de suicide chez des personnes exemptes de troubles psychiques, mais atteintes de maladies physiques.

Zoooom/epictura

Comment mieux prévenir le suicide ? Des chercheurs américains se sont penchés sur la question, alors que 45 000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année aux Etats-Unis – un chiffre en hausse de 24 % depuis quinze ans. Les auteurs de ces nouveaux travaux, publiés dans la revue American Journal of Preventive Medicine, mettent en évidence l’impact des maladies physiques sur l’état suicidaire et, partant de là, ont élaboré plusieurs critères de risque.

Les chercheurs sont partis d’un constat : de très nombreuses personnes qui meurent par suicide n’ont pas reçu de diagnostic de pathologie mentale. Ce qui signifie qu’un certain nombre de personnes à risque de mettre fin à leurs jours échappent au système de santé, qui peine à les repérer. Et pour cause : l’origine de leur mal-être pourrait être avant tout physique.

Diabète, maux de dos, VIH...

L’étude montre ainsi que 17 pathologies et affections physiques telles que le mal de dos, le diabète, l’asthme, les maladies cardiaques, sont associées à un risque accru de suicide. Deux pathologies – les troubles du sommeil et le VIH – doublent le risque de passage à l’acte. Les traumatismes crâniens, quant à eux, multiplient par neuf ce risque.

Parmi les autres pathologies associées à un risque suicidaire, les auteurs citent la BPCO, l’épilepsie, l’hypertension, la migraine, la maladie de Parkinson, les troubles rénaux ou encore les douleurs psychogéniques. 

Pour parvenir à ces observations, les chercheurs ont analysé les données de 2 674 personnes ayant mis fin à leurs jours entre 2000 et 2013, qu’ils ont comparées aux données relatives à 267 400 personnes constituant le groupe contrôle.

80 % ont consulté l'année de leur acte

Les travaux montrent que 80 % des individus qui se sont suicidés avaient eu une consultation médicale dans l'année avant leur décès pour l’une des pathologies évoquées. La moitié de ces personnes s’étaient rendues chez le médecin dans le mois précédant leur acte. Puisqu’elles n’avaient pas de problème psychique, elles n’ont pas bénéficié de mesure spécifique.

Des efforts préventifs du risque suicidaire doivent être entrepris chez ceux qui subissent ces maladies, y compris chez les patients ne présentant pas de trouble mental, insistent les auteurs.