Les enfants prématurés auraient plus de difficultés à l’école. L’idée traverse l’esprit de tous les parents dont les enfants sont nés avant terme. En plus des problèmes organiques dont souffrent les grands prématurés à la naissance, ils s’inquiètent souvent de retards de développement cérébral qui pourraient ralentir leur enfant dans sa scolarité.
Une étude publiée ce lundi dans JAMA Pediatrics, et réalisée en Floride (États-Unis) confirme en partie ces craintes. En analysant notamment les résultats à des tests d’entrée en maternelle, et de suivi à l’école primaire et au collège, en fonction du temps de gestation, les chercheurs ont établi un lien clair entre les deux : plus les enfants sont nés avant terme, moins leurs performances scolaires sont bonnes.
Mais bonne nouvelle, l'étude démontre aussi que les différences avec les enfants nés à terme sont plus faibles qu’attendu. Pour les enfants nés après la 26e semaine (encore considérés comme de grands prématurés), elles s’atténuent progressivement pour devenir peu significatives dès la 28e.
Les extrêmes prématurés plus touchés
Pour arriver à ces résultats, des chercheurs de l’université Northwestern de Chicago (États-Unis) ont analysé les résultats aux tests scolaires réalisés dans les écoles publiques de Floride de plus de 1,3 million d’enfants nés entre 1992 et 2002. Les plus grands prématurés d’entre eux étaient nés dès la 23e semaine de grossesse.
Et c'est pour les extrêmes prématurés (nés entre 23 et 24 semaines) que les différences sont les plus fortes, traduisant un léger retard de développement pour certains.
Presque deux tiers (65 %) des enfants nés entre 23 et 24 semaines ont par exemple réussi les tests d’entrée en maternelle, contre 85 % de ceux arrivés à terme (39-41 semaines). Une différence d’une vingtaine de points, mais qui ne condamne pas ces extrêmes prématurés dès la naissance.
Pas condamnés à l'échec
« La plupart des enfants nés entre 23 et 24 semaines montrent de hauts degrés de capacités cognitives dès le début de la maternelle, et tout au long de la scolarité », rassure David Figlio, chercheur à l’université Northwestern et auteur principal de l’étude.
Parmi les élèves distingués dans leur scolarité, considérés comme particulièrement doués, les chercheurs ont d’ailleurs retrouvé des extrêmes prématurés, même s’ils sont moins nombreux que les autres.
Les parents peuvent donc être rassurés. La prématurité, surtout lorsqu’elle dépasse les 10 semaines, entraîne certes statistiquement une légère baisse des scores académiques. Mais elle ne condamne pas les enfants à l’échec scolaire.