On dit que les carottes rendent aimable mais en vérité, ce serait plutôt les petits déjeuner protéinés. Une étude publiée dans la revue PNAS s’interroge sur l’impact de ce repas et de son contenu sur les comportements sociaux. Les résultats sont sans appel : il existe bien un lien entre votre niveau de tolérance et de gentillesse, et ce que vous avalez le matin.
Cette petite étude, menée sur 87 personnes, montre ainsi que les décisions prises par les individus sont partiellement influencées par la quantité de glucides et de protéines contenue dans leur petit-déjeuner.
Jeux d'argent
Pour tester les réactions des participants, les chercheurs les ont fait jouer à des jeux en duo, quelques heures après avoir pris leur repas du matin. A la fin du dernier jeu, ils se voyaient donner une somme d’argent qu’ils devaient partager avec leur partenaire, selon des modalités arbitraires décidées par les chercheurs. Si le partenaire acceptait l’offre, le duo repartait avec chacun une certaine somme. Mais si le partenaire estimait l’offre injuste et la refusait, alors, chacun rentrait chez soi sans un sou en poche.
Or, les chercheurs ont observé que les participants ayant ingéré un petit-déjeuner riche en protéines et faible en sucres avaient tendance à être plutôt « bons joueurs », à prendre l’argent même s’ils en avaient moins que le voisin – c’est toujours mieux que rien. Au contraire, ceux qui avaient avalé un petit-déjeuner riche en sucres avaient tendance à refuser l’offre et à imposer l’austérité à chacun.
Tyrosine
Selon les auteurs, les petits déjeuners riches en sucres induisent de plus faibles concentrations d’un acide aminé, appelé tyrosine et impliqué dans la production de dopamine – qui, elle-même, régit le système de la récompense dans le cerveau.
Au contraire, les petits déjeuners riches en protéines et faibles en sucres augmenteraient les taux de tyrosine et stimuleraient le système de la récompense. D’où le fait que les participants acceptaient les offres, même si elles étaient un peu injustes.