Le « bon cholestérol » ne serait pas seulement bon pour nos vaisseaux sanguins, il protégerait aussi notre cerveau ! Un super effet neuroprotecteur qui place le HDL cholestérol en bonne place pour réduire les complications hémorragiques liées à la prise en charge d’un accident vasculaire cérébral dû au bouchage d'une artère par un caillot.
Chez le rat qui fait un AVC, une équipe française a démontré tout récemment dans une étude, que lorsqu’on injecte du HDL cholestérol humain en même temps que le produit qui dissout le caillot sanguin, on réduit de 90% les complications hémorragiques 24 heures après la thrombolyse… Le HDL choléstérol semble renforcer la barrière hémato-encéphalique.
« C’est un résultat extrêment excitant, explique le Pr Pierre Amarenco, neurologue à l’hôpital Bichat à Paris, co-directeur d’une unité Inserm. La barrière hémato-encéphalique agit comme une sorte de barrière de corail autour des neurones et on sait que pendant la phase aiguë de l’ischémie cérébrale, cette barrière de corail a des brèches et celles-ci peuvent laisser passer du sang une fois qu’on a débouché le vaisseau sanguin avec le produit de la thrombolyse, le rt-PA (recombinant tissue plasminogen activator). » Un risque redouté par les équipes de secours qui prennent en charge les AVC, car dans 6 % des cas après une thrombolyse, il se produit une hémorragie cérébrale avec aggravation neurologique qui peut aller jusqu’au décés. Reste donc à confirmer ces résultats très prometteurs chez l’homme.
Ecouter le Pr Pierre Amarenco, neurologue à l’hôpital Bichat, responsable Inserm U 698. « Il faut dire que le passage à l’homme est un peu moins difficile que dans d’autres circonstances puisque il s’agit déjà d’un produit dérivé du sang humain ».
« Cette découverte, si elle est confirmée chez l’homme par un essai clinique, pourrait révolutionner la prise en charge de l’attaque cérébrale et offrir de nouvelles perspectives pour améliorer la guérison des patients victimes d’AVC, indique le Pr Amarenco. On pourrait même imaginer dans l’avenir la production par génie génétique de particules qui ressembleraient aux HDL. »
Un enjeu important lorsqu’on sait que l’AVC est la troisième cause de mortalité en France (150 000 morts par an) et la première cause de handicap chez l’adulte. 10 millions de personnes sont frappéés dans le monde.
Rappelons qu’aujoud’hui que la thrombolyse permet de guérir la personne qui fait un AVC dans 40 % des cas, mais seulement si l’injection est débutée moins de 4 heures 30, « plutôt 3 heures », après les premiers symptômes d’AVC.
Ecouter le Pr Pierre Amarenco. « Nous avons un espoir de réduire ces complications hémorragiques et de pouvoir prescrire le traitement plus souvent et plus tranquillement. »