En 2015, près de 385 000 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués en France. Plus de la moitié concerne les hommes. Les cancers de la prostate, du sein, du poumon et du côlon restent les pathologies les plus fréquentes mais aussi les plus meurtrières chez les hommes et les femmes, indique l’édition 2016 du rapport « Les cancers en France » de l’Institut national du cancer (INCa).
Mais à en croire cet état des lieux présenté ce jeudi 15 juin, ces maladies cancéreuses ne frappent pas le territoire français de manière égale. Pour la première fois, l’INCa présente les disparités d’incidence et de mortalité entre les départements.
Des inégalités marquées pour le cancer du poumon
Chez les hommes, ces inégalités d’incidence « sont très marquées pour le cancer de la prostate et du poumon ». Pour ce dernier, l’incidence est plus élevée dans les départements du Nord. En effet, sur la période 2008-2010, les taux d’incidence du cancer du poumon varient entre 35 cas pour 100 000 personnes (Lot) et 68,7 (Meurthe-et-Moselle). Des disparités qui reflètent le gradient Nord/Sud d’exposition au tabac, note l’INCa.
En revanche, ces disparités sont moins marquées pour le cancer du côlon-rectum. Avec une moyenne de 37,9 cas pour 100 000 personnes, cette pathologie cancéreuse ne semble épargner aucun département de la métropole. Aucune donnée n’est disponible pour les DOM-TOM.
Les femmes ne sont pas épargnées
Du côté des femmes, les disparités sont surtout observées pour le cancer du poumon avec une incidence plus élevée dans les départements du Sud et l’Ile-de-France. Ainsi avec 24,3 cas pour 100 000 en Corse contre 9,6 pour 100 000 en Haute-Loire, le gradient du cancer du poumon chez les femmes est inversé par rapport à celui des hommes.
L'incidence des cancers du côlon-rectum et du sein apparaît plus homogène sur le territoire métropolitain, précise le rapport.
Plus de morts dans le Nord
L’analyse des taux de mortalité par département sur la période 2011-2013 met là aussi en évidence des inégalités. La situation est « globalement plus favorable dans le sud par rapport au nord », précise l’INCa.
Selon les données présentées, le taux de mortalité « tous cancers » chez les hommes varie de 89,7 pour 100 000 personnes (Guyane) à 195,6 pour 100 000 personnes (Pas-de-Calais). Pour les femmes, ces taux fluctuent entre 53,6 (Guyane) et 87,3 (Pas-de-Calais).