L’enfance, une période clé pour la prévention ? C’est ce que suggère une étude réalisée par l’hôpital Frederiksberg de Copenhague (Danemark). Présentée au dernier congrès européen sur l’obésité, organisé fin mai à Porto (Portugal), elle montre que les garçons en surpoids sont plus à risque de cancer du côlon plus tard dans leur vie.
Le droit à l’erreur
Pour ces travaux, les chercheurs ont suivi 61 000 jeunes Danois pendant plus de 25 ans, en se concentrant sur leur état de santé et les variations de leur IMC. Et les résultats plaident en faveur d’une maîtrise du poids régulière, tout en laissant une place à l’erreur.
Sans surprise, les garçons qui étaient en surpoids à l’âge de 7 ans, et le sont restés, sont les plus à risque de développer un cancer du côlon. La probabilité est doublée par rapport à ceux dont le poids est normal. Mais cela n’est pas inéluctable.
Parmi les participants de l’étude, ceux qui ont retrouvé un poids normal à l’âge adulte étaient exposés au même risque de cancer du côlon que ceux qui ont toujours eu un IMC inférieur à 25, donc une corpulence considérée dans la norme.
De nombreux risques
Cette association entre cancer du côlon et surpoids est bien connue, et fait l’objet de campagnes de prévention régulières. Ces résultats confirment l’intérêt d’une prise en charge précoce de l’excès de poids. Car l’Institut national du cancer (INCa) le rappelle : « L’obésité chez les enfants risque de persister à l’âge adulte ».
Mais paradoxalement, le surpoids peut aussi réduire le risque de décès lié à un cancer colorectal. Une étude l’a récemment montré dans le JAMA Oncology. Par rapport aux personnes obèses ou de poids normal, ceux dont l’IMC est situé entre 25 et 30 sont moitié moins à risque de mourir.
Un paradoxe difficilement explicable et qui ne doit pas inciter à se relâcher. Car le surpoids est responsable de nombreux autres cancers et de maladies chroniques souvent mortelles. Chaque année, 4 millions de personnes meurent des effets d’une surcharge pondérale.