En France, plus de neuf entreprises sur dix (91 %) ont formalisé une politique de santé et de sécurité au travail, d’après le baromètre 2017 de Previsoft, un éditeur de logiciels et cabinet de conseil en prévention professionnelle. Un taux encourageant, qui est encore plus élevé dans les grandes entreprises (95 %).
Cette bonne nouvelle cache toutefois quelques défauts. Le document unique d’évaluation des risques professionnels, obligatoire depuis 2001, a été rempli par 84 % des entreprises (73 % des sociétés de 250 à 500 salariés). Mais cette évaluation n’est pas toujours suivie d’actions. Parmi les entreprises qui l’ont complétée, encore une sur quatre déclare ne pas l’avoir fait suivre d’un plan d’action.
Contrainte réglementaire
Si la gestion des risques physiques s’améliore, il n’en est pas de même pour les risques psychologiques. Sur les 300 entreprises interrogées par le cabinet de conseil, plus d’une sur deux ne semble pas non plus avoir pris la mesure des risques psychosociaux liés au travail (RPS). Elles ne sont en effet que 48 % à déclarer avoir réalisé un diagnostic dans ce sens.
Stress, violences internes (harcèlement moral ou sexuel) ou externes. Les RPS engendrent un malaise au travail, pouvant mener jusqu’au burnout, dont la définition et la prise en compte sont encore peu discutées au niveau politique, voire au suicide. Chaque année, ils seraient à l’origine d’un coût social compris entre deux et trois milliards d’euros, d’après une évaluation de l’INRS, l’organisme public de prévention des risques professionnels. Un chiffre sans doute largement sous-évalué.
« La plupart des entreprises considèrent que le document unique n’est qu’une contrainte réglementaire », a expliqué à l’AFP Grégoire Meresse, consultant en prévention des risques professionnels chez Previsoft.
Tenir compte de la pénibilité
La formation n’est pas non plus toujours au rendez-vous. Seules 65 % des entreprises déclarent former systématiquement leurs salariés à des postes à risque. Une proportion un peu plus élevée pour les salariés embauchés en interim ou en CDD (77 %).
Sur le plan de la pénibilité au travail, 82 % des entreprises interrogées déclarent avoir réalisé leur diagnostic, dont les modalités pourraient bien être revues. Le nouveau président de la République, Emmanuel Macron, a en effet plaidé pour une simplification du dispositif. Des ajustements pourraient être effectués.