Ces avertissements sanitaires sont désormais incontournables. Tous les messages sur les paquets de cigarettes préviennent des risques d’infertilité, d’impuissance ou encore de cancer des voies respiratoires.
La polyarthrite rhumatoïde pourrait s’ajouter à la longue liste des effets néfastes liés au tabagisme. Une étude présentée au Congrès européen de rhumatologie (EULAR), qui se tenait du 14 au 17 juin à Madrid (Espagne), le suggère.
Ces travaux s’appuient sur la cohorte française E3N, qui suit plus de 70 000 femmes au cours de leur existence. Parmi elles, 1 239 ont développé une polyarthrite rhumatoïde. Les chercheurs se sont penchés sur l’impact du tabagisme, direct ou passif, chez ces patientes. Un lien émerge de manière solide dans les deux cas.
Le tabagisme passif en cause
La cigarette à elle seule augmente le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde. Par rapport aux non-fumeurs, les adeptes de la pause clope sont 37 % plus susceptibles de souffrir de cette maladie inflammatoire chronique.
C’est la première fois qu’un tel lien est mis en évidence de manière si nette. Mais en 2010 déjà, une équipe suédoise a montré que les gros fumeurs sont deux fois plus à risque de formes sévères de la polyarthrite rhumatoïde. Selon leurs estimations, le tabac était responsable de 35 % des diagnostics de la pathologie.
Mais lorsqu’ils ont été exposés à la fumée dans leur enfance, les fumeurs sont encore plus vulnérables. Par rapport aux non-fumeurs qui n’ont pas eu à subir de tabagisme passif, ils sont 73 % plus à risque d’être diagnostiqués.
« Notre étude montre l’importance d’éviter d’exposer un enfant au tabac, particulièrement si des membres de la famille souffrent de polyarthrite rhumatoïde », conclut le Pr Raphaèle Seror, coordinatrice de l’étude menée aux hôpitaux universitaires de Paris-Sud. Voilà qui fournit une raison supplémentaire d’écraser sa cigarette en présence d’un bambin.
Le poisson ralentit l’évolution de la maladie
Du poisson dans l’assiette pour des articulations plus saines. Par rapport aux personnes qui en mangent rarement, celles qui consomment ces produits de la mer deux fois par semaine ont une polyarthrite rhumatoïde moins sévère. Cette bonne habitude réduit l’activité et la progression de la maladie, comme le montre une étude parue dans Arthritis Care & Research, menée sur 176 patients.
Au-delà de deux prises par semaine, les bénéfices vont croissant. « Les effets bénéfiques du poisson sur la santé sont nombreux, et ces résultats donnent aux patients une vraie raison d’augmenter leur consommation », estime le Dr Sara Tedeschi, qui signe ces travaux. De quoi inciter à respecter les recommandations nutritionnelles, qui conseillent d’adopter ce rythme de consommation.