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Pr Jacques Milliez

Conservation des ovocytes : lutter contre l'infertilité liée à l'âge

Par la rédaction

Le Pr Milliez rappelle que l'autoconservation des ovocytes permet aux femmes de préserver leurs chances de fertilité au-delà de 35 ans.

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L’Académie nationale de médecine vient de se prononcer en faveur de l’autoconservation des ovocytes pour les femmes qui le souhaitent. Une prise de position rendue publique à quelques jours de la publication d’un avis très attendu du comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur l’ouverture de l’aide à la procréation médicale (AMP) à toutes les femmes.

Les membres de l’Académie, sous la houlette du Pr Jacques Milliez, n’y vont pas de main morte pour critiquer la législation en vigueur dans notre pays. Comme le rappelle ce gynécologue-obstétricien en introduction, seules les jeunes femmes atteintes d’un cancer ou menacées d’une insuffisance ovarienne prématurée peuvent avoir recours à la vitrification des gamètes.

Les femmes « soucieuses de préserver leur fertilité et sans projet immédiat de grossesse » partent alors en Espagne, en Belgique ou encore au Royaume-Uni pour conserver leurs ovocytes. Un départ injustifié pour l’Académie. « Si l’on accepte d’aider par AMP les femmes qui sont devenues hypofertiles pour avoir délibérément reculé l’âge de leur grossesse […], l’autoconservation pour soi-même des ovocytes pratiquée dans la même logique ne déroge pas à l’éthique », estime l’institution. Elle dénonce également l’inégalité avec les hommes qui peuvent faire conserver leur sperme dans des cliniques privées sur simple ordonnance.

Une situation d’autant plus « hypocrite » qu’en modifiant les conditions du don d’ovocytes, la loi de bioéthique de 2011 a ouvert une brèche, relèvent les académiciens. Depuis janvier 2016, elle offre la possibilité aux femmes n’ayant jamais procréé de conserver une partie de leur don, si le nombre le permet. Les donneuses pourraient en bénéficier ultérieurement en cas d’infertilité. « Une loi médicalement et éthiquement inacceptable », jugent les académiciens, ajoutant qu’elle « peut être perçue comme un chantage ou un leurre ».

Dans l'émission L'Invité santé, le Pr Milliez explique pourquoi il se prononce également et à titre personnel en faveur de l'ouverture de la procréation médicament assistée à toutes les femmes.