La production mondiale d’opium et de coca a fortement augmenté en 2015, selon le dernier rapport annuel de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Le document montre que le marché mondial des drogues « prospère » et « se diversifie ». De fait, si la récente actualité a été marquée par l’émergence des nouvelles drogues de synthèse, les drogues traditionnelles – opioïdes et cocaïne – n’ont pas connu de coup d’arrêt, loin s’en faut.
Ces drogues « restent très préoccupantes », peut-on ainsi lire. Quelque 250 millions de personnes les ont consommées au moins une fois en 2015. Cela représente 5 % de la population adulte mondiale.
Hausse de la production afghane
En 2016, la production mondiale d'opium a augmenté d'un tiers par rapport à l'année précédente, apprend-on. Un phénomène dû à la hausse de la production afghane et favorisé par de meilleures conditions météorologiques. L'ONUDC estime qu’en 2016, le commerce illicite des opiacés afghans a rapporté environ 150 millions de dollars, sous forme d'impôts sur la culture du pavot et sur le trafic d'opiacés, aux groupes armés.
Toutefois, la production mondiale d’opium, établie à 6 380 tonnes, reste inférieure d'environ 20 % par rapport au pic atteint en 2014, et s’approche de la valeur moyenne des cinq dernières années.
Epidémie américaine
C’est aux Etats-Unis que l’on trouve des préoccupations majeures liées aux opioïdes. La quantité d’héroïne saisie a « fortement augmenté en 2015 », selon le rapport qui évoque une « véritable épidémie ». Près d’un quart des décès liés à la drogue dans le monde ont lieu dans le pays et cette mortalité est majoritairement liée aux opiacés. « Les overdoses ont plus que triplé entre 1999 et 2015, passant de 16 849 à 52 404 par an », peut-on lire.
Quant à la cocaïne, la tendance est également à la hausse. Après avoir longtemps diminué, la culture de la coca a augmenté de 30 % entre 2013 et 2015, principalement en Colombie, premier producteur mondial.
La consommation semble également augmenter aux Etats-Unis, tout comme en Europe, où « l'analyse des eaux usées de certaines villes signale une augmentation » d'au moins 30 % entre 2011 et 2016.