Les résultats d'une étude de phase II publiée dans la revue scientifique Science Translational Medicine révèlent une piste encourageante de traitement contre la dégénérence maculaire liée à l'âge (DMLA), maladie oculaire qui représente la 1ère cause de cécité chez les plus de 60 ans. Elle touche la partie centrale de la rétine et résulte d'un vieillissement progressif des neurones photorécepteurs.
Menée sur 129 patients atteints de DMLA pendant 18 mois, ce travail a porté sur l'analyse de l'anti-corps Lampalizumab du laboratoire Roche, afin de mesurer son caractère non toxique et son efficacité. Les participants de l'étude ont reçu 18 injections de Lampalizumad, à raison d'une fois par mois.
Le Lampalizumab agit sur un mécanisme de défense immunitaire particulier lié à cette pathologie incurable. Ce traitement a permis de réduire de 20 % la progression des lésions, sans aucun effet secondaire sérieux.
L'efficacité varie selon les marqueurs génétiques
L'étude a cependant révélé que l'efficacité du traitement testé dépend du profil génétique des patients. En effet, 57 % d'entre eux portaient un marqueur génétique nommé CFI+.
Ces derniers ont pu bénéficier d'une réduction de 44 % de la progression des lésions. Mais malheureusement, le traitement n'a eu aucun effet sur les autres patients porteurs du marqueur génétique CFI-.
Deux autres études de phase III sur 936 patients ont été lancées récemment. Les résultats devraient être connus en 2019. « Il n'y a actuellement aucun traitement efficace ou autorisé par l'Agence américaine du médicament contre cette pathologie. Les deux essais cliniques (phase III) en cours devraient démontrer le potentiel du Lampalizumab pour traiter ces malades », espère Erin Henry, responsable de la recherche médicale de la division ophtalmologie de Genentech, filiale américaine de Roche. « La DMLA affecte environ cinq millions de personnes dans le monde et est responsable de 20 % des cas de cécité dans les pays développés », rappelle-t-elle.